Respirateurs en pénurie ou trop onéreux
Dans certains pays européens, lors des pics du coronavirus, les respirateurs ont subi une forte pénurie et les équipes soignantes ont été contraintes de fabriquer artisanalement, avec les moyens de bord, des pièces pour tenter de brancher deux patients sur le même appareil.
À la pénurie de respirateurs s'ajoute le prix très élévé de ces machines, plusieurs dizaines de milliers d'euros, ce qui met de nombreux hôpitaux dans l'impossibilité d'augmenter leur capacité en respitrateurs.
Deux jeunes inventeurs travaillent à une solution
Grégoire Le Brun, doctorant à l'UCLouvian en physique des matériaux, et Jean Ruwet, docteur en médecine, assistant chirurgien à l'hôpital de Braine l'Alleud, tous deux également étudiants à Solvay, ont conçu une pièce de dédoublement des capacités pour respirateur, d'une grande solidité et d'une grande fiabilité. Cette pièce en forme de 'y', fabriquée en acier inoxydable, peut notamment être stérilisée et réutilisée.
Cependant, ces pièces au design assez simple ne permettent pas de règler les paramètres individuellement. Les deux patients reçoivent notamment la même quantité d'oxygène.
Chaque patient reçoit une ventilation personnalisée
Partant de cette constatation, Grégoire Le Brun et Jean Ruwet ont conçu et réalisé un système de dédoublement beaucoup plus sophistiqué et unique en son genre qui permet d'individualiser les règlages fondamentaux.
Ils ont testé leur mécanisme sur un respirateur et l'appareillage fait ses preuves. Pour l'heure, il existe un prototype de cette invention. Manque aux deux innovateurs un coup de pouce financier pour fabriquer davantage de pièces.
Mis à part le marché européen, Jean Ruwet et Grégoire Le Brun espèrent que leur invention aidera les pays en voie de développement en matière d'assistance respiratoire aigüe.
Les pièces en acier inoxydable sont d'ores et déjà commercialisées au prix unitaire de 40 euros. Cela représente quasiment le prix coûtant. Les deux jeunes inventeurs espèrent ainsi apporter leur contribution aux soins aux patients en détresse respiratoire toujours trop nombreux en cette période de pandémie.
Nathalie Wacquez