Qu'ils soient amateurs ou professionnels, ces photographes se passionnent pour les paysages du Brabant wallon. C'est à travers leur regard et leur viseur qu'ils s'expriment, à travers leurs clichés qu'ils font rayonner la beauté de notre province. Durant tout cet été, je vous propose d'aller à leur rencontre pour comprendre ce qui les inspire dans nos campagnes, dans nos villes, nos monuments, notre patrimoine, notre nature.
C'est à Louvain-la-Neuve que j'ai donné rendez-vous à Harold Semet, un photographe qui m'a été conseillé suite à une précédente rencontre. Parmi les photos que j'avais pu voir de ce photographe qui attise ma curiosité, celles de Louvain-la-Neuve me semblaient toute indiquées, la suite vous dira pourquoi. À l'encontre de l'écrasante majorité des photographes modernes, Harold Semet est lui armé d'un imposant appareil argentique capable de délivrer des clichés d'une grande précision. Le genre d'appareil qui ne rentre pas dans toutes les poches.
Des bases solides de la photo
Quand on s'initie à une nouvelle pratique, la tentation est grande de se lancer sans la moindre connaissance. C'est aussi le cas en photo puisque c'est accessible à tout qui possède un smartphone. Autrement dit, quasiment tout le monde. Harold, comme beaucoup d'autres, s'est lancé en regardant d'autres photographes sur les réseaux sociaux, en reproduisant leurs techniques et ce que les algorithmes attendent de lui, mais il se lasse assez rapidement d'une photo de paysages qu'il qualifie de "cartes postales".
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C'est là qu'il franchit un pas que seuls les véritables passionnés accomplissent : lire. Harold se bâtit une solide culture du monde de la photo et se découvre une fascination toute particulière pour un mouvement né aux États-Unis, le Social Landscape. Il dévore les œuvres de photographes tels que Stephen Shore ou William Eggleston et sa photo prend alors un tournant totalement différent.
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S'affranchissant des règles qui régissent la photo et même du numérique, Harold se tourne vers l'argentique et des photographies à la composition plus complexe, ne répondant pas aux normes d'usage. Bien loin des photos tape-à-l'œil, il se met à photographier l'ordinaire, qui caractérise notamment La Hulpe, son village d'enfance, où finalement peu de choses intéressantes se produisent au quotidien.
Et si la beauté du Brabant wallon résidait dans sa sobriété ?
Une réflexion pour le moins curieuse mais qui anime aujourd'hui Harold Semet dans son projet photo intitulé "Mornes Plaines". Une série de photos qui dépeignent le Brabant wallon dans toute sa banalité. C'est en s'interrogeant sur la part d'exotisme de la province qu'il se lance dans un tel chantier. "Toute sa magie [du Brabant wallon] réside dans son côté banal, dans son côté de tous les jours. En fait, les gens ne prennent pas assez le temps de regarder ce qu'ils ont autour d'eux et de l'apprécier tel qu'il est", résume le photographe brabançon.
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Louvain-la-Neuve, ville de béton et de guindailles, devient l'un de ses terrains de jeu favori. Du fait de toute la vie et l'animation qui se dégage, sans compter les architectures uniques qui tracent cet endroit digne d'un laboratoire.
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Son regard atypique mais non moins réaliste sur le Brabant wallon, Harold continue de le poser jour après jour, se laissant une porte ouverte vers la possibilité de photographier la banalité de la région à travers ses habitants.
Pour voir son interview :
Florentin Franche