Certaines activités requièrent de l'expérience, d'autres des connaissances, et puis parfois de la patience. Pour être un photographe animalier accompli, ce sont ces trois qualités qu'il convient de réunir. Nicolas Rasson est l'une de ces personnes.
Cet habitant d'Opprebais observe les oiseaux depuis plus de 40 ans, une passion à laquelle le plaisir de photographier s'est greffé il y a de cela 20 ans. Ses clichés, ce photographe amateur les expose et les vend depuis maintenant deux ans avec un succès grandissant.
Comprendre l'animal, se donner une chance de l'observer
Ce matin d'été, le réveil sonne très tôt pour nous qui allons suivre Nicolas Rasson sur le terrain. Nous arrivons à Wavreille, près de Rochefort, où le photographe a pu observer un chevreuil dans une plaine quelques jours plus tôt. Pas de chance pour nous, l'animal ne pointera pas le bout de son museau cette fois, la faute à un soleil un peu trop écrasant. À peine les premiers rayons dépassent l'horizon que la température s'élève, incitant les mammifères à regagner le bois voisin, plus frais.
La chance ne tarde pas à nous sourire puisqu'un lièvre décide malgré tout de se montrer, offrant une fenêtre de quelques minutes à Nicolas Rasson pour le capturer avec son appareil photo.
Quand l'animal vient à l'homme
Faute de merles, on photographie des grives, et plus d'une ! Le passionné nous emmène ensuite à la découverte d'un affût, cette méthode qui permet de photographier les animaux en se camouflant dans un abri. Pour les besoins de notre tournage, Nicolas nous déniche un affût spacieux et équipé d'une "drinking station" où les oiseaux viennent s'abreuver et chercher un peu de fraîcheur.
Le confort n'est toutefois pas toujours de mise, Nicolas évoque avec nous ces affûts ressemblant à des radeaux, où le photographe se tient seul, couché pendant plusieurs heures, dans le silence le plus total, pour photographier les oiseaux à la surface de l'eau.
À peine quelques minutes après s'être enfermés dans l'affût, les oiseaux fourmillent sur le point d'eau. Au total, ce seront pas moins de 19 espèces qui paraderont devant nos yeux et l'objectif du photographe. Une aubaine pour ce dernier qui apprécie tout particulièrement le travail avec l'eau et les reflets.
Ce qu'on avait finalement sous les yeux
Là, Nicolas Rasson nous confie sa passion pour la Scandinavie, terres sauvages où mes animaux ne craignent pas de laisser l'homme s'approcher au plus près. "La zone de fuite", telle que décrite par Nicolas est plus faible, ce qui signifie que l'animal dispose d'un périmètre d'acceptation de l'homme plus large que la faune de nos contrées, rendue craintive par les siècles de chasse.
Sur les terres nordiques, c'est non seulement les animaux aussi extraordinaires que l'ours polaire qu'une lumière hors du commun qui plaisent à Nicolas. Celui qui aime voyager a vu ses plans s'écrouler avec la crise sanitaire, l'occasion de regarder ce qu'il avait sous le nez. Au cours des derniers mois, cet Incourtois a travaillé sur une série intitulée "Télétravail au jardin", regroupant des clichés pris depuis chez lui. Prochaine expo à l'agenda : Latitude 50. Celle-ci permettra au public de découvrir la faune riche de nos latitudes.
Instagram Nicolas Rasson : @naturasson
Site internet : www.naturasson.com
Florentin Franche - Images : Vincent Vandestrate