Comment se portent la Dyle, la Gette et leurs populations de poissons ? Voilà l’une des thématiques abordées lors de cette journée d’information et d’échanges à propos de la pêche, organisée par le Contrat de rivière Dyle-Gette à la Ferme du Douaire d’Ottignies, ce mardi. Autour d’un constat, la situation des cours d’eau brabançons s’améliore mais pourrait être meilleure. Et surtout, ils font face à de nombreuses menaces comme l’altération des eaux et des habitats, les espèces exotiques et le réchauffement climatique.
Une situation en amélioration
Les pêches électriques scientifiques organisées ces dernières années montrent que 29 espèces de poissons peuplent les bassins de la Dyle et de la Gette, dont 6 exotiques. 5 espèces composent la toute grande majorité des populations : l’épinoche, la loche franche, le chabot, le goujon et le gardon. Depuis une dizaine d’années, on signale aussi le retour de l’anguille et du brochet.
"La situation est meilleure qu'il y a quelques années. Mais de là à dire qu'elle est bonne, ce serait exagéré", analyse Jérémie Guyon, du Contrat de Rivière Dyle-Gette. "Les choses s'améliorent, c'est certain, au niveau de l'épuration des eaux que de la qualité de l'eau. Ca, c'est la base. Il y a une prise de conscience de la nécessité d'intervenir, car cela devient urgent. Il y a des obligations européennes et autres qui font avancer les choses dans le bon sens. Après, les poissons suivent cette variation".
Plus de populations naturelles de truites
Outre les espèces citées ci-dessus, la truite est également présente. C’est principalement elle que les pêcheurs attrapent, mais elle est n’est pas présente naturellement.
"Ce sont des truites qui sont empoissonnées, pour l'essentiel. Il n'existe malheureusement plus de possibilités de reproduction naturelle dans le sous-bassin, en raison de certains aléas comme le colmatage des fonds, les berges limoneuses, la qualité de l'eau qui n'est pas encore optimale", précise Benoit Sottiaux, de la Fédération sportive des pêcheurs francophones de Belgique. "Je pense qu'à terme, il faudrait pouvoir cibler quelques ruisseaux où l'on pourrait avoir des bonnes chances de restaurer des populations naturelles de truites. Mais très franchement, je crois que si on veut maintenir une activité de pêche dans le sous-bassin, il faudra passer par des empoissonnements réguliers".
Des acteurs de terrain indispensables
Les pêcheurs, des acteurs de terrain qui sont indispensables à l’amélioration des cours d’eau. Ils ne sont évidemment pas les seuls à se mobiliser pour une meilleure santé des cours d’eau. Les actions menées par le contrat de rivière, par les experts, par les agents wallons mais aussi les membres d’ASBL comme Aer Aqua Terra qui ramasse les déchets, oeuvrent toutes dans la même direction.
François Namur - Images : Adrien Broze