Trop, c’est trop. Les agents pénitentiaires de la prison d’Ittre sont sous tension. Après une agression qualifiée de tentative de meurtre ce dimanche, quatre nouvelles interventions ont eu lieu ce mercredi dont deux plus graves dans l'après-midi. Celles-ci ont conduit 9 agents supplémentaires à une incapacité de travail. Le personnel a débrayé ce matin vers 6h, une grève de 24 heures dite "émotionnelle".
400 détenus pour une cinquantaine de gardiens en permanence, c'est insuffisant. Le personnel est en sous-effectif, en particulier depuis la ratinaliation de 2016 qui a conduit à une réduction du personnel de 10%. Celle-ci n'aurait dû avoir lieu que si le cadre était suffisant mais les délégués syndicaux constatent aujourd'hui que les effectifs manquant n'ont toujours pas été remplacés. La situation ne tend pas à s'améliorer entre les maladies longues durées, les incapacités de travail et les blessés supplémentaires venus s'ajouter cette semaine à la déjà trop longue d’agents en arrêt de travail.
La sécurité du personnel passe à la trappe
Les syndicats en appellent à un recrutement et demandent des garanties à la direction. L'attente première des grévistes aujourd'hui, c'est le retour d'un sentiment de sécurité qui se traduit par le transfert des détenus jugés problématiques. Une bande dite "plus nombreuse" que les gardiens eux-mêmes, selon Vincent Gontier, délégué CSC.
L'absence d'effectif contraint les agents à négliger certaines tâches et c'est souvent la sécurité qui en pâtit. "Vous êtes vraiment seul. Du matin au soir, vous êtes seul. Vous devez vous débrouillez, vous devez gérer et appeler à l'aide quand ça ne va pas. C'est pas toujours facile d'appeler à l'aide quand ça ne vas pas, il n'y a pas toujours quelqu'un qui de disponible dans la seconde", alerte Vincent Gontier, délégué CSC. "L'agression de dimanche, en une minute de temps, c'était plié".Une assemblée générale aura lieu ce vendredi sur le coup de 11h30 pour déterminer si la grève doit se pousuivre, ou non.
Florentin Franche