Les représentants du personnel rencontraient la direction locale et régionale de la prison d'Ittre ce jeudi soir à la suite de plusieurs incidents survenus entre les murs de l'établissement pénitentiaire qui ont conduit les gardiens à entamer un mouvement de grève. La situation était devenue critique en termes de manque d'effectifs et de tensions avec les détenus.
La réunion s'est terminée peu avant 22h et les syndicats en sont ressortis avec plusieurs promesses émanant de la direction. Dans un premier temps, 10 agents supplémentaires seront recrutés dans le courant du mois de décembre pour combler le manque de personnel immédiat. Par la suite, 30 gardiens supplémentaires, équivalant à 20 temps pleins, intégreront les équipes de la prison d'Ittre.
Par ailleurs, une vérification complète des systèmes de sécurité sera effectuée la semaine prochaine. Une enquête est toujours en cours pour déterminer pourquoi le système d'alerte de l'agent agressé dimanche dernier n'a pas fonctionné. Un agent nous confiait hier qu'il était difficile de concevoir qu'un agent ait le réflexe immédiat d'atteindre le bouton d'urgence sur son talkie-walkie alors qu'il recevait des coups de lames de son agresseur.
Les détenus problématiques sont dispersés
Les cinq détenus jugés les plus dangereux de la bande qui inquiétait le personnel ont été transférés hors des murs de la prison d'Ittre. D'autres devraient encore suivre. C'était là la revendication première du personnel qui craignait pour sa propre sécurité.
En attendant de voir les autres mesures se concrétiser, Vincent Gontier, délégué CSC, reste sur ses gardes : "Je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois". Les promesses de la direction ont été couchées sur papier et l'annonce de recrutement d'agents supplémentaires publiée sur le Selor, de quoi rassurer le personnel. Toutefois, le représentant CSC indique que cela ne sera concret que quand les nouveaux gardiens auront "signé leur contrat, passé les portes de la prison et presté leur première journée de travail".
Entre 15 et 20 agents ont poursuivi le mouvement de grève ce matin après 6h. Une assemblée générale s'est tenue en ce début d'après-midi, le personnel pénitentiaire a accepté l'ensemble des mesures. La couverture syndicale court jusqu'à 22h ce vendredi soir, le travail reprendra donc normalement dès samedi à 6h.
Florentin Franche