le SAJ et le SPJ de Nivelles sont en grève. Aujourd'hui, le nombre de jeunes et de familles qui ont besoin de ces services augmente mais les services en question ne peuvent répondre correctement à la demande. Il manque des places d'accueil, les services et le personnel sont surchargés. Epuisés, ils tirent donc la sonnette d'alarme et demandent aux autorités d'investir dans le secteur social.
Des délais trop longs pour l'aide apportée aux familles
Le problème aujourd'hui est multiple. Il concerne dans un premier temps les délais comme nous l'explique Bénédicte Renaux, Directrice de la protection de la jeunesse au SPJ Nivelles. "Les délais de prise en charge vont parfois de neuf mois à un an et c'est problématique car les enfants sont, pendant ce temps, en attente tout comme les familles. Le risque, c'est que les situations dégénèrent, les problèmes s'amplifient et on en arrive à des situations de placement qui finalement tardent à se mettre en place car nous manquons de moyens".
Il concerne aussi le manque de personnel. Il y a aujourd'hui beaucoup de turn-over dans les services et des burn-out. "Il y a une charge émotionelle énorme qui pèse sur les déléguées et elles font tout ce qu'elles peuvent pour soutenir en suppléance face à ce délai trop long et face au turn-over important. Parfois les remplacements ne se font pas assez vite et donc ce sont les autres collègues qui reprennent les situations, ce qui ne fait qu'augmenter le nombre de suivis".
"Amener les familles à se faire aider et finalement leur demander d'attendre"
"Tout mon travail consiste à amener des familles à prendre conscience de leurs difficultés et à accepter de l'aide. Et pourtant, tout ce travail aboutit à ce que je dise à cette même famille, maintenant que vous avez accepté de l'aide, je vais vous demander de patienter et je vous reverrai quand le service auquel je pense sera disponible. Ça, c'est d'une violence extrême." explique Thérèse Binczyk, Conseillère de l'aide à la jeunesse au SAJ de Nivelles.
Être entendu par le politique
"Nous demandons aujourd'hui d'être entendu par le politique par rapport au manque de places, un renforcement dans les services et au niveau du personnel, de tenir compte de la charge émotionnelle face au turn-over avec des délais d'engagement plus rapides." précise Bénédicte Renaux.
Pour l'instant, le mouvement de grève se poursuit avec un suivi pour les urgences qui est mis en place.
Delphine Gheysen - Images : Dominique Tournay