Ce mercredi, l'UCLouvain informait ses étudiants de la manière dont les examens de ce second quadrimestre se tiendront. Seule une infime partie d'entre eux seront présentiels et ce, pour deux raisons : l'Université souhaitaitéviter des mouvements de masse et voulait s'en tenir au calendrier académique.
Surveillance et vie privée : l'inquiétude monte chez les étudiants
On estime qu'un tiers des cours seront évalués sur base d'un travail à remettre ou de l'année écoulée, un quart à l'oral et le tiers restant par le biais d'un examen écrit. Parmi ceux-ci, une partie seront surveillés par un double système de surveillance anti-triche : le bridage d'internet sur l'ordinateur de l'étudiant examiné et la prise aléatoire de photos pendant l'examen.
C'est cette dernière méthode qui a soulevé un vent de contestation et d'inquiétude parmi les représentants des étudiants. La FEF a pointé le mal-être de certains étudiants vis-à-vis de la situation et notamment de la solution de la surveillance. "Est-ce que vous en avez d'autres?", questionne Philippe Hiligsmann, Vice-Recteur aux affaires étudiantes, "l'un des deux logiciels qui va être utilisé pendant les examens est un logiciel utilisé par les universités françaises pendant les concours organisés pour l'accès à leurs études, c'est qu'elles ont aussi leurs accès par rapport au respect de la vie privée, par rapport au RGPD."
Se séparer des examens surveillés n'était tout simplement pas une solution envisageable pour l'université, soutien lui aussi Yves Deville, Conseiller du Recteur pour l'Université Numérique. "Il faut pouvoir garantir l'équité des examens, imaginez ne pas avoir un examen surveillé, on ne fait que des examens à livres ouverts et ce n'est pas forcément en la faveur des étudiants". Yves Deville tient tout particulièrement à rassurer les étudiants : "Il y a une peur exacerbée de la surveillance mais ce n'est pas si grave. Un étudiant qui tourne la tête à gauche, à droite, c'est normal. Si un étudiant rentre dans l'auditoire et qu'il n'y a pas de surveillant, il va se demander ce qu'il se passe, ici, c'est la même chose. Ce n'est pas une question de méfiance".
Quid des étudiants mal équipés?
La FEF (Fédération des Étudiants Francophones) estime que 4% des étudiants souffrent de la fracture numérique en Fédération Wallonie-Bruxelles. Autant d'étudiants potentiellement mise en danger puisqu'ils seront invités à se rendre dans des salles informatiques pour participer à leurs examens à distance.
"Nous avons lancé une enquête auprès des étudiants pour nous assurer des difficultés ou de la non-difficulté qu'ils ont à passer des examens depuis leur environnement actuel. [...] Nous mettons tout en œuvre pour ne pas laisser des étudiants au bord de la route", précise Philippe Hiligsmann, avant de rappeler que des aides ont d'ores et déjà été renforcées dès le début de la crise pour mettre à disposition des étudiants du matériel adéquat ou leur offrir une connexion internet pour les plus démunis.
Florentin Franche