Le record historique de 32°C dans le sud de l’Alaska début juillet 2019 expose le permafrost (sol gelé en permanence) à une hausse de température sans précédent. La couche de surface de ces sols dégèle de plus en plus profondément. Il a déjà été prouvé scientifiquement que cela induit la décomposition de matières organiques jusqu’ici protégées par le gel, libérant des gaz à effet de serre, et amplifiant l’impact sur le climat global.
Sur le terrain
4 scientifiques de l'UCLouvain partent en mission, du 15 août au 6 septembre, en Alaska, pour collecter des sols dans leur période de dégel maximal. Pourquoi ? Jusqu’à présent, le sol gelé était considéré comme « inerte ». Or, avec le dégel massif de cet été 2019, le sol libère désormais des éléments minéraux susceptibles d’influencer la matière organique du sol, et donc les émissions de gaz à effet de serre. Les facteurs contrôlant la libération de ces éléments minéraux ne sont pas connus.
L'impact des minéraux
Les scientifiques de l’UCLouvain vont tenter de déterminer l’impact de ces changements de sols sur le climat à l’échelle du siècle. L’objectif de leur mission ? « Comprendre ce que le dégel du permafrost libère comme éléments minéraux dans l’environnement suite à cette hausse des températures jamais mesurée en Alaska. Cette mission est une étape essentielle pour préciser l’impact du dégel sur les quantités de gaz à effet de serre émises dans l’Arctique. Ces précisions sont requises pour affiner les prédictions climatiques à l’échelle du siècle » indique Sophie Opfergelt, chercheuse UCLouvain et coordinatrice de la mission.
Fonte du permafrost
Cette mission s’inscrit dans le projet de rechercheWeThaw, financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC). Cette recherche en Alaska est motivée par le fait que le permafrost occupe 85% du territoire de cette région et est particulièrement sensible étant donné une température du sol proche du point de dégel de la glace. A l’échelle de l’Arctique, les prédictions indiquent qu’un tiers du permafrost aura disparu d’ici la fin du siècle.
Source: UCLouvain - Thibault van Raemdonck - images: Samuel Francis