La Croix-Rouge de Belgique alerte ce vendredi matin sur la possibilité d'une crise sociale majeure. L'organisation doit dépenser chaque mois 100 000 euros pour assurer l'aide alimentaire d'urgence, mais les demandes augmentent alors que les moyens diminuent. Si la situation est déjà compliquée à certains endroits, c'est moins le cas en Brabant wallon. Mais on s'y prépare.
De nouveaux bénéficiaires
Avec la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement, de nombreuses personnes se sont retrouvées au chômage, total ou partiel. Beaucoup d'indépendants ne peuvent plus exercer leur activité. Autant de situations qui signifient une baisse de revenus, voire un arrêt total de ceux-ci. "Chaque jour, de nouveaux bénéficiaires arrivent dans nos points de distribution d'aide alimentaire", alerte Nancy Ferroni, la porte-parole de la Croix-Rouge. "Plusieurs associations d'aide ont suspendu leurs activités. Les bénéficiaires se tournent vers celles qui continuent. Chaque mois, nous dépensons plus de 100 000 euros pour assurer notre aide alimentaire et les colis d'urgence, rien que pour les achats de denrées. Et le pire reste à venir, hélas : une crise sociale majeure s'ajoute à la crise sanitaire et ce sont les plus fragilisés qui en seront les plus touchés".
Les étudiants fragilisés à Louvain-la-Neuve
La porte-parole relate les cas parlants de l'épicerie sociale de Floreffe, où le nombre de bénéficaires a augmenté d'un tiers depuis le début de la crise, ou encore celui de la commune de Jumet où le nombre de colis alimentaires délivrés trois fois par semaine a explosé aussi. Qu'en est-il en Brabant wallon ? Nous avons posé la question à Isabelle Convié, la coordinatrice provinciale de l'action sociale de la Croix-Rouge. "La grosse difficulté pour nous a été de mettre les choses en place au niveau logistique, parce que la plupart de nos volontaires ont plus de 65 ans et sont en confinement. Nous avons du travailler avec les quelques volontaires qu'il nous restait et faire appel à de plus jeunes, que nous avons formés. Nous avons aussi eu quelques problèmes d'approvisionnement au début, mais les choses se mettent doucement en place. Nos lieux d'activité et nos permanences sont maintenus. Mais nous n'avons pas encore plus de demandes en provenance de personnes fragilisées par la crise, par exemple des indépendants. Ils ont sans doute encore un peu de réserves, et les CPAS jouent aussi leur rôle. Mais je m'attends à voir arriver ces personnes-là dans le courant du mois de mai, parce que le prolongement du confinement va aggraver la situation. Par contre, nous constatons, au niveau de l'épicerie sociale de Louvain-la-Neuve, une augmentation des demandes. Des étudiants et leurs familles sont dans une situation de plus en plus difficile, notamment parce qu'ils ont perdu leur job d'appoint".
Appel aux dons
Avec l'annulation des Journées de Croix-Rouge prévues fin avril, la fermeture des boutiques de seconde main et des brocantes, les ressources financières de la Croix-Rouge se sont considérablement réduites. C'est le cas aussi des dons de produits frais en provenance des grands magasins. L'organisation appelle aux dons pour l'aider dans sa mission. Vous pouvez trouver la procédure sur le site internet de l'ONG.
François Namur - Montage : Denys Masure