Vivre au quotidien avec ses enfants, c'est une situation que beaucoup de Belges ont vécu au cours des deux derniers, et que beaucoup expérimentent encore alors que seule une poignée d'élèves a réintégré les classes ce lundi.
Il y a deux mois, alors que le confinement général avait à peine été entamé, on observait déjà une hausse des tensions dans certains foyers, en particulier chez ceux où certaines fissures étaient déjà présentes.
Un cauchemar pour certain, une aubaine pour d'autres
Isabelle Roskam, professeure à l'UCLouvain spécialisée dans la famille et la parentalité, détaillait les raisons de ce phénomène, elle s'est jointe à Moïra Mikolajczak, une autre cherche de l'UCLouvain, pour mener l'enquête sur les effets du confinement sur les parents. Résultat? De 8,1% des parents en burnout parental avant la crise, on est passé à 7,6% aujourd'hui. Faut-il en tirer la conclusion que le confinement n'a pas eu d'impact sur les parents? Non. En réalité, le nombre de parents qui présentent de signes d'épuisement, sans avoir tous les symptômes du burnout, est en hausse.
Par ailleurs, un parent sur trois a vécu le confinement comme une opportunité. Pour eux, le niveau de burnout parental est en baisse, des parents qui n'ont pas eu à gérer de sorties extrascolaires, de déplacements vers l'école ou encore de copains à la maison.
À l'inverse, les symptômes de burnout sont plus présents chez un parent sur cinq. Le phénomène apparaît chez les parents confinés avec des enfants peu autonomes et qui requièrent une attention constante, avec des enfants plus âgés (15 à 19 ans et au-delà) ou encore avec des enfants à besoins spécifiques (handicap, hyperactivité, etc.). Le télétravail et des charges de travail importantes sont également un facteur de stress. Enfin, les parents sans emploi présentaient aussi plus de burnouts parentaux, ils profitaient des moments où les enfants étaient à l'école pour postuler, s'occuper de la maison ou ce ressourcer, temps dont ils ne disposent plus aujourd’hui.
Un déconfinement à risque
Cette enquête a permis de mettre en évidence plusieurs constats : tous les parents ne sont pas égaux face au confinement, certains y voient une aubaine, d'autres un cauchemar, mais le burnout parental peut surgir dans tous les milieux. Le déconfinement présente aussi des risques, de nombreux parents sont inquiets de la reprise du travail tandis qu'une majeure partie des enfants reste confinés, stress et violence envers les enfants s'ensuivent.
Rappelons que la ligne SOS Parent (0471/414.333) mise en place par les chercheuses est toujours active, des personnes à l'écoute de tous les membres de la famille y sont joignables.
Florentin Franche