Un commentaire jeté à la volée, une main baladeuse en soirée... sans en arriver jusqu'au viol, les agressions sexuelles envers les femmes revêtent une multitude de formes. Le 22 septembre dernier, une tentative de viol envers une étudiante Erasmus fait déborder le vase, plusieurs organisations étudiantes se mobilisent pour dénoncer les violences envers les femmes.
Des chiffres en-deçà de la réalité
Quelque 200 personnes se sont réunies ce mercredi après-midi sur la place de l'Université pour porter leur message auprès des autorités universitaires et locales : "Non, pas une de plus". "Une agression de plus, c'est une agression de trop", acquiesce la bourgmestre ottintoise, Julie Chantry. Mais l'absence de chiffres clairs en la matière freine la Ville dans son action. "Sur base des chiffres qu'on a et du fait qu'ils n'augmentent pas (dix agressions sexuelles par an, NDLR), on ne considère pas qu'il y a un problème majeur actuel".
Dans les faits, la réalité semble bien éloignée des chiffres. Le Comac a invité les étudiants à partager a leurs témoignages à l'approche du rassemblement. Une quarantaine d'entre eux ont été réunis en à peine une semaine. Des histoires glaçantes, des attouchements, des agressions en rue, et toujours ce même sentiment : les victimes n'osent pas en parler ou ne sont pas entendues.
Louvain-la-Safe : 2.700 filles cherchent sécurité
Pour lutter contre l'insécurité des femmes, les étudiants se dotent d'outils. Le groupe "Louvain-la-Safe" a vu le jour au lendemain de l'agression sexuelle de l'étudiante Erasmus. Celui-ci permet à ses membres d'échanger pour organiser des retours au kot collectifs. En seulement deux semaines, il a été rejoint par plus de 2.700 personnes, exclusivement des filles puisque le groupe se dit "en non-mixité choisie afin que toutes les femmes se sentent Safe de demander de l'aide".
Pourtant, des services de soutien et d'accompagnement offerts par l'Université existent bel et bien. Peut-être manquent-ils de visibilité, admet le vice-recteur aux Affaires étudiantes, Philippe Hiligsmann. La preuve en est cette carte des rues sécures de Louvain-la-Neuve. Le Comac a constitué la sienne sur bases de commentaires des étudiants. Or, l'UClouvain en met une à disposition, trop peu le savent. Même constat pour la campagne "Together" initiée en 2019. L'objectif était d'inciter les victimes de harcèlement à se manifester auprès d'une cellule de soutien. Bilan : seuls une dizaine de contacts ont été pris.
Florentin Franche - Images : Philippe Michaux