C'est dans un environnement crasseux et un état lamentable que 16 moutons ont été retrouvés vendredi dernier dans deux remises attenantes à une maison du centre-ville de Court-Saint-Étienne, raconte l'association Animaux en Péril.
Une maigreur avancée, une mort certaine évitée
Suite à un appel lancé par un riverain, les équipes d'Animaux en Péril, Le Rêve d'Aby, Au Bonheur Animal et Les Poilus du Blé sont intervenues pour porter secours à un groupe d'ovins séquestrés et laissés à l'abandon dans deux locaux privées de lumière, sans possibilité de s'abreuver ni de s'alimenter. Le malheureux troupeau était contraint de patauger "dans un fumier humide et nauséabond", décrivent ceux qui étaient présents sur les lieux.
L'état de santé des bêtes secourues était désastreux. Certains moutons ont dû être portés par les soigneurs, trop faibles pour se déplacer, l'un d'entre eux était immobile depuis une dizaine de jours, les brebis et les béliers étaient quant à eux d'une maigreur telle que leurs muscles étaient en train de fondre. Des parasites se sont développés sur l'ensemble des animaux. "Aucun d'entre eux ne s'est débattu lors du déchargement dans les vans des différents sanctuaires", indiquent les bénévoles, signe d'une extrême faiblesse.
Les ovins sont à présent entre de bonnes mains, les refuges précisent qu'ils profitent d'un accueil digne de ce nom : "Ils seront entièrement tondus pour être débarrassés de leur laine envahie de parasites et leurs onglons seront entretenus pour leur permettre de retrouver un aplomb correct." Les autorités disposent à présent de deux mois pour confier officiellement aux refuges le soin de s'occuper de ces animaux.
Jusqu'à trois ans de prison et une amende d'1 million d'euros
En ce qui concerne la propriétaire des animaux en question, elle affirmait que son cheptel était encore en bonn état la veille de la saisie et qu'une telle opération n'avait pas lieu d'être. L'éleveuse était déjà sous surveillance de l'AFSCA pour non-respect des règles sanitaires. Celle-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s'élever à 1 million d'euros.Si le tribunal correctionnal ne poursuit pas, le fonctionnaire sanctionnateur pourra alors lui infliger une amende pouvant aller jusqu'à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d'animaux.
Les cas de saisies de ce genre se sont multipliés au cours des dernières semaines, indique Sophie Locatelli, vice-présidente d'Animaux en Péril : "On comptabilise 7 saisies depuis la mi-janvier, dont une avec plus d'une cinquantaine de moutons". Ce triste phénomène s'observe régulièrement à la fin de l'hiver. "C'est à ce moment-là que la maltraitance et la négligence ressort le plus mais, cette année, il y avraiment un problème avec les moutons." L'association rappelle que les adoptions sont les bienvenues, il suffit de prendre contact avec le refuge le plus proche si un particulier souhaite prendre un mouton à sa charge
F.F.