C'est un café populaire que le PTB a choisi pour présenter ses têtes de liste en Brabant wallon pour les élections du 26 mai prochain, un choix somme toute cohérent avec la logique du parti qui souhaite placer des travailleurs ordinaires dans les parlements régionaux, fédéral et européen.
"Un homme politique, ça ne devrait pas exister"
Ce sont donc des têtes méconnues du grand public qui se place en haut des listes brabançonnes pour le Brabant wallon. C'est Marc Boutet, technicien ascensoriste, qui tirera la liste du PTB pour le scrutin fédéral. Conscient des réalités du terrain, cet ouvrier de 58 ans met en avant les difficultés rencontrées par les travailleurs d'âge avancé. "À 67 ans, tous les métiers sont pénibles", ironise le candidat à la Chambre qui souhaite un retour à 65 ans de la pension, une pension anticipée à 60 ans et un revenu minimum de 1500€ pour les retraités.
Côté régional, le PTB mise sur la jeunesse avec André Van Deuren, un enseignant âgé de 33 ans, à sa tête, suivi sur la liste par Lorena Martinez Cifuentes, une étudiante en sciences politiques de 23 ans active au sein du Comac de Louvain-la-Neuve, le bras estudiantin du Parti du Travail.
Pour mieux saisir les besoins de la population, les membres du PTB Brabant wallon ont réalisé une consultation auprès de 700 habitants de la province. C'est notamment sur cette base que le parti mènera sa campagne avec comme cheval de bataille le social, la santé ou encore l'environnement. André Van Deuren met un point d'honneur à axer la politique du PTB sur la mobilité en Brabant wallon, il rappelle que "la gratuité du TEC coûte 12 millions d'euros quand le contournement routier nord de Wavre coûte 20 millions d'euros pour 3 kilomètres".
Le PTB en Brabant wallon? Une première.
Grand absent des Communales de 2018 en Brabant walon, le PTB fait pourtant le choix d'inscrire des listes en mai 2019. Les candidats expliquent se choix par un renforcement de leurs bastions dans la province.
Raoul Hedebouw, porte-parole du parti, explique que "pour nous, c'est important, c'est d'avoir cette percée, de pouvoir éventuellement envoyer un député au Parlement wallon et au Parlement fédéral. Nous voulions offrir la possibilité à toutes les personnes du Brabant wallon de voter pour nous, ce qui était plus difficile au niveau des Provinciales et des Communales justement. Ici, l'occasion est est là".
Quelle que soit l'issue du scrutin, le parti se place très clairement en opposition avec la politique du gouvernement actuel mais n'exclut pas de travailler main dans la main avec les partis traditionnels "à partir du moment où une majorité est d'accord pour faire un impôt sur la fortune, faire un investissement massif dans les transports en commun, et c'est un grand problème dans le Brabant wallon, il est temps de réinvestir des milliards dans la SNCB, dans les TEC, alors on pourra discuter d'un futur accord. Mais pour l'instant, on doit bien constater que les partis traditionnels sont d'accord pour mener une politique d'austérité", conclut le porte-parole du PTB.
Florentin Franche - Images : Philippe Michaux