Josiane Conrardy-Leyre est candidate sur les listes DéFI, 2e effective à la Région pour le Brabant wallon. Officiellement, son nom ne figure pas sur la liste, du moins, pas en entier.
La conseillère provinciale a vu son nom d'épouse amputé au dépôt des listes, seuls son prénom et son nom de jeune fille apparaissent sur la liste, soit "Josiane Leyre". Pourtant, DéFI avait déposé manuellement son nom complet, de même qu'au cours des cinq précédentes élections auxquelles l'habitante de Mont-Saint-Guibert a pris part depuis 1988.
Sur ses affiches de campagne, c'est le nom de son mari qui apparaît. Bref, la candidate s'estime lésée pour elle et son parti puisque ce n'est pas celui qui apparaîtra sur les bulletin de vote.
Une erreur logicielle
Alors, que s'est-il passé ? Depuis 2018, les tribunaux de première instance, chargés de l'organisation des scrutins, utilisent un logiciel baptisé "Martine" pour l'encodage des listes. Martine se base sur le numéro de registre national des candidats pour sortir leur nom avant de comparer s'ils correspondent bien à ceux déposés par le parti.
En l'occurence, DéFI a manuellement déposé le nom de ses candidats et Martine a extrait les noms de chacun des candidats depuis le registre national sans s'apercevoir que l'un d'eux ne correspondait pas. Même si l'erreur trouve sa source dans le logiciel, "le matériel est actionné par la personne", rétorque la principale intéressée, "nous avons correctement et officiellement introduit les données".
Des solutions existent
Pour se prémunir d'une telle erreur, deux solutions existent. Avant dépôt, les partis peuvent, s'ils le souhaitent, pré-encoder le nom de leurs candidats dans le logiciel, une attestation de mariage aurait alors simplement été requise pour confirmer que la candidate porte bien le nom de son mari. Après le dépôt, il est encore possible de vérifier si les listes ne comportent pas d'erreurs au moment des réunions d'arrêt provisoire et définitif des listes qui se tiennent début avril. Celles-ci permettent aux partis de s'assurer que leurs noms ont bien été encodés, il n'est pas rare que des fautes d'orthographe y soient détectées.
Or, DéFI ne s'est pas présenté au tribunal de première instance de Nivelles à aucune des deux réunions facultatives. Résultat des courses : c'est bien le nom de jeune fille de Josiane Conrardy-Leyre qui est retenu. Depuis un mois, son parti tente d'obtenir le PV de l'enregistrement pour situer l'erreur. "DéFI pouvait encore passer par la voie officielle pour corriger le tir", nous assure-t-on à Nivelles, et ce, jusqu'à l'impression des bulletins de vote régionaux à la mi-mai.
"Des recours auprès du Parlement wallon sont possible", assure le SPF Intérieur, "celui-ci pourrait cependant estimer qu’une erreur dans le nom n’est pas une raison valable pour que les résultats des élections soient invalidés, étant donné que les partis politiques ont eu l’opportunité via la procédure prévue de corriger les éventuelles erreurs".
En attendant les élections de ce dimanche, la candidate et plusieurs membres du parti s'affairent à coller des étiquettes avec le nom "Leyre" sur les affiches pour correspondre à la réalité des bulletins de vote.
Florentin Franche