Le 20 avril 1944, les forces alliées bombardaient la gare d'Ottignies réquisitionnée par les Allemands. Des vents violents ont alors poussé les bombes sur les villages de Céroux, Mousty, Limelette et Limal. Plus de 80 civils y ont laissé la vie. 80 ans plus tard, ce samedi 20 avril 2024, à 20 heures, TVCom vous propose de revivre cet événement à travers une émission spéciale, entre témoignages et documents d'époque !
"Jamais on n'oubliera la date du 20 avril 1944 !"
Monique Doyen habitait Mousty avec sa famille. Cette nuit-là, elle a vu mourir l'une de ses grandes soeurs. "Nous habitions au numéro 2 de l'avenue des vallées. Maman, papa, mes deux soeurs et moi, nous nous sommes réfugiés dans la cave", raconte Monique. "Nous n'avons pas eu le temps de nous installer que la bombe frappait déjà notre maison !"
Ce bombardement, Ottintois et Wavriens s'en souviennent encore. Comme Nicole Couderc de Limelette. "Au bombardement, j'avais 8 ans", explique Nicole. "Mon papa avait dit au fermier qui habitait en face que s'il se passait quelque chose, nous serions réfugiés sous le noyer. Dès les premières bombes, nous nous sommes donc abrités sous l'arbre. Mais les bombes ont retourné la terre et nous avons été ensevelis. Quand le fermier a vu ça, il est venu nous sortir de là... sinon nous serions tous morts étouffés !"
Une cible presque atteinte
Le 20 avril 1944, afin de préparer le futur débarquement, les forces alliées décident donc de bombarder la gare d'Ottignies réquisitionnée par les Allemands. L'opération est annoncée sur les ondes de Radio Londres... avec ce mot de code "SEINGITTO". "Soit Ottignies dit à l'envers", se rappelle le général en retraite Pierre Gustin. "Il avait été demandé aux habitants des villages aux alentours de quitter leurs maisons et de se réfugier 500 mètres plus loin. Une distance visiblement trop courte pour certains."
Les 196 bombardiers britanniques prévus pour cette mission lâchent sur la zone un peu moins de 1000 tonnes d'engins explosifs. Comme il faisait nuit, quelques minutes plus tôt, d'autres avions de reconnaissance avaient balisé la zone. Or, des vents violents ont poussé plus loin ces fusées éclairantes et la RAF a largué ses bombes non pas sur la gare d'Ottignies (seules quelques-unes ont atteint leur cible) mais sur les villages voisins. Plus de 80 civils sont morts durant ce raid. Un drame évoqué dans le documentaire d'Alain Libert intitulé justement "Raid sur la gare d'Ottignies, le 20 avril 1944". Produit en 2012, le vidéaste était allé à la rencontre des témoins de cet événement. "L'idée m'est venue en écoutant les récits de mes parents et grands-parents", raconte Alain Libert.
Une émission pour se souvenir
Ce documentaire, vous pourrez le voir ce samedi 20 avril, 80 ans après les faits, sur TVCom, dès 20 heures. Le temps d'une émission spéciale enregistrée au Château de l'Ermitage à Wavre, en collaboration avec le CHAGO et le CHAW, les Cercles d'Histoire, d'Archéologie et Généalogie d'Ottignies-Louvain-la-Neuve et de Wavre et du Brabant wallon, nous reviendrons sur cette nuit tragique. Notre journaliste Delphine Geyshen recevra des témoins comme le général e.r. Gusbin, des historiens comme Jean Bidoul mais aussi Alain Libert pour tenter de comprendre ce qu'il s'est réellement passé, pour rendre hommage aux victimes, pour se souvenir !
"Les 80 ans du bombardement de la gare d'Ottignies, 20 avril 1944 - 20 avril 2024", à voir ce samedi dès 20 heures sur TVCom.