La musique ne connaît pas de frontières ! La preuve avec cette initiative conjointe de l'ASBL L'hirondelle, la Province, les centres Fedasil de Jodoigne et Rixensart et le pataphoniste Max Vandervorst. Celui-ci a présenté, chez lui à Enines (Orp-Jauche), son spectacle à une petite cinquantaine de réfugiés. Un moment de rencontre et de partage autour d'instruments de musique insolites.
Un langage universel
Dans la salle, une quarantaine de résidents des centres Fedasil de Jodoigne et Rixensart. De nombreuses cultures, origines et langues différentes se côtoient, mais pendant plus d’une heure, en compagnie du pataphoniste Max Vandervorst et de ses instruments insolites, la musique s’installe comme langage universel, source de rencontre et de partage. "Il y a le rythme en commun, et aussi le rire. Savoir rire de soi-même, se surprendre à s'amuser à faire quelque chose ensemble d'un peu surprenant, c'est aussi universel", analyse le musicien. La musique de ce luthier sauvage tend bien souvent vers des sonorités africaines et asiatiques. Une musique qu’il crée à travers des instruments uniques sortis de son imagination et du détournement d’objets.
Dans l’assistance, rires, cris de surprise et d’étonnement se mélangent. "C'est une nouvelle chose pour moi", nous explique Dani Khalifa. "Tu peux faire beaucoup de choses avec des objets que tu utilises tous les jours comme des bouteilles, des vélos. Faire de la musique alors que c'est un simple objet". Dinkineh Adimasu, qui a pu essayer certains des instruments, ajoute : "La musique est un langage. Il y a deux choses à y entendre : le message direct et puis la musique en elle-même, qui est universelle. La plupart des instruments sont des objets mais vous voyez les gens qui réagissent avec leur corps. Il ne s'agit donc pas seulement du message que vous entendez, mais d'autres choses au-delà de la musique".
S'approprier les objets
Cet après-midi de rencontre musicale était organisée par l’ASBL L’Hirondelle, basée à Perwez et soutenue par la Province du Brabant wallon. Elle clôturait un cycle de tables de conversation en français. "L'idée, c'était de donner accès à des cours de français pendant les vacances à des apprenants", explique Stéphanie Van Den Heede, animatrice de l'ASBL. "Avec ma collègue Providence, nous sommes allées donner des tables de conversation en français qui étaient plutôt axées sur la vie quotidienne, la citoyenneté. On a vu au cours tous les objets de la vie quotidienne avec lesquelles Max joue. Ce qui était aussi important, c'est que les résidents des centres pouvaient s'approprier ces objets : une bouteille en plastique, ils peuvent commencer à jouer avec. Il pouvait y avoir une projection qui n'était pas de l'ordre de l'impossible".
La journée s'est terminée par un goûter. L'occasion, là aussi, de se connaître.
François Namur - Images : Adrien Broze