C'est l'un des nouveaux fers de lance de la musique brabançonne. Avec son premier album, Konoba a connu un véritable succès. Son single On our Knees a été écouté près de 10 millions de fois, toutes plate-formes confondues. Konoba, c'est le projet d'un Wavrien de 27 ans, Raphael Esterhazy, qui est à la fois musicien, chanteur, compositeur et producteur. Un bosseur de talent qui multiplie les projets et qui crée toujours sa musique dans sa cave. Une musique aux influences britanniques en raison de son long séjour en Angleterre. Il sera ce samedi 21 octobre en concert à la Ferme du Biéreau de Louvain-la-Neuve.
Le déclic en Angleterre
La musique, c'est devenu le métier de Raphael Esterhazy, la tête pensante de Konoba. C'était une passion depuis tout jeune, mais c'est seulement il y a quelques années, lors de son séjour en Angleterre, dans une prestigieuse école londonienne (la même que les membres de Radiohead et Bloc Party !) tout d'abord et puis à Brighton, que le Wavrien, 27 ans aujourd'hui, a décidé d'en vivre. "J'étais parti à la base un an pour étudier l'architecture, travailler mon anglais et faire une expérience de vie avant de continuer mes études en Belgique et partir sur le monde du travail après. Mais là-bas, j'ai fait tellement de rencontres, je me suis tellement amusé et épanoui avec la musique que j'y suis resté pour l'étudier, lancer des projets. Cela a tout changé. Et puis, après cinq ans en Angleterre à travailler sur différents projets dont le mien, j'ai pris la décision de revenir en Belgique, pour différentes raisons".
Surpris du succès
Son projet, Konoba. Nourri de son aventure anglaise, de l'énergie créative débordante de la ville côtière de Brighton et aussi des sonorités de James Blake, Raphael va mettre du temps avant d'accoucher de son premier album. Durant plusieurs années, il s'entoure, se fait connaitre avec de nombreuses scènes, quatre EP et plusieurs buzz. Comme avec son mashup Best of Belgium en 2014 ou avec cette nouvelle version du morceau On our knees recréé uniquement avec des sons enregistrés à Bruxelles. Le single On our knees qui fut d'ailleurs un énorme succès : 4,2 millions de vue sur Youtube, presque 10 millions toutes plate-formes confondues. La locomotive de l'album Smoke and mirrors sorti début 2017. "Je voulais faire un album le plus qualitatif possible et c'est vrai qu'on a été surpris du succès. Parce que jusque là, j'avais plutôt été déçu. A chaque fois que je sortais un nouveau single ou un nouvel EP, j'y mettais beaucoup d'espoirs. On ne se rend pas compte à quel point c'est dur quand on est jeune, à quel point il faut se battre et construire son projet pendant des années, trouver les bons partenaires. Cela ne se passe pas du jour au lendemain, même si tu as de la bonne musique et que tu sors une chose de qualité. On a sorti ce single On our knees comme single zéro, un morceau que l'on sort juste avant le vrai premier single d'un album. Comme c'est assez lent et alternatif, on pensait touché notre communauté en ligne mais pas tellement les médias classiques. On ne s'attendait pas à un tel succès".
Du talent en Brabant wallon
Un succès sans lequel l'album n'aurait peut-être pas vu le jour. Celui-ci a été produit grâce au financement participatif. Car si Raphael Esterhazy s'est entouré de musicien, d'un attaché de presse et du manager de Ghinzu et Baloji Charles De Schutter, il est resté indépendant, ne se liant à aucun label. Une liberté qui lui permet de tester de nouvelles voies musicales et de ne pas s'enfermer dans un style mais aussi de multiplier les collaborations, notamment avec des artistes du Brabant wallon. Ce fut le cas avec Nono Battesti sur le clip du morceau Im a wolf. "On a beaucoup de chance en Brabant wallon. Il y a une éclosion de talents dans tous les arts. Il y a beaucoup de gens dans le Brabant wallon qui ont des projets géniaux, très créatifs. Je ne sais pas à quoi c'est du, mais c'est cool ! Du coup, j'ai autour de moi un vivier de gens que je croise à des concerts, des événements, via des amis. On collabore donc naturellement : on est deux artistes dans des domaines différents et qui proposent des choses différentes. C'est ce qui s'est passé avec Nono Battesti, on a collaboré sur ce clip et je suis très content du résultat, c'est magnifique. Il y aura d'autres collaborations avec d'autres artistes de la région prochainement, j'en suis convaincu".
A la ferme du Biéreau samedi
Des projets, Raphael Esterhazy n'en manque pas. Il travaille en parallèle sur plusieurs d'entre eux, en essayant d'y inclure ses préoccupations liées aux questions de société, notamment. Le Wavrien met aussi en lumière d'autres musiciens en organisant chaque semaine des concerts dans un restaurant de Louvain-la-Neuve. Louvain-la-Neuve où il sera en concert avec Konoba, à la ferme du Biéreau, ce samedi soir.
François Namur - Images : Samuel Francis