Les mesures énoncées par la Première ministre ce lundi ont surpris tout le monde. En particulier le secteur des traiteurs qui ne s'attendait pas à devoir faire marche arrière après quelques semaines de retour aux fourneaux.
Les traiteurs stigmatisés par les mesures fédérales
Benoît Grégoire emploie six personnes à temps plein, parfois quinze à vingt lors de mariages. Aujourd'hui, ses locaux sont déserts, le matériel de cuisine rangé dans les armoires. En pleine période de transition, ce traiteur brabançon espérait reprendre ses activités dès ce week-end mais la limitation à dix personnes lors d'événements privés à coupé court à ses attentes.
Le chef d'entreprise ne comprend pas pourquoi le reste de l'horeca peut poursuivre ses activités là où les traiteurs voient leur carnet de commandes se vider : "On trouve pas ça juste, on se dit que le restaurateur va faire 30/40/50 personnes dans son restaurant. Et nous, on peut aussi mettre ces normes en vigueur pour nos évènements. On a pas compris".
Une mayonnaise qui ne prend pas
Difficile d'aborder les prochains mois pour ce traiteur précédemment installé à Court-Saint-Étienne. Contraint à quitter ses locaux à cause de l'implantation du nouveau quartier résidentiel Court Village, Benoît Grégoire a dû se trouver une nouvelle terre d'accueil. C'est dans un bâtiment flambant neuf à Chaumont-Gistoux que l'entrepreneur a pris ses quartiers mais tous les plans ne se sont pas déroulés comme prévu. Avec le confinement, les travaux ont pris du retard, les mesures sanitaires ont tout simplement réduit les revenus à néant, à l'exception de quelques livraisons de plats qui ne pèsent pas bien lourd dans la balance.
Aujourd'hui, le bâtiment est inachevé et les frais engagés sont trop importants pour faire marche arrière. Après 18 ans passés derrière les fourneaux de sa propre entreprise, Benoît Grégoire s'est vu suggéré par son banquier de finaliser son bâtiment... dans l'éventualité où il faudrait le revendre. C'est certain, ce scénario, personne ne l'avait prévu il y a quelques mois de cela.
Florentin Franche - Images : Samy Lamloum