La police a procédé à une intervention musclée ce matin à la petite maison du Lac de Louvain-la-Neuve. Ses occupants ont été délogés sur ordre d'un arrêté d'évaucation de la bourgmestre ottintoise Julie Chantry.
Pour rappel, un collectif d'étudiants et de citoyens avait pris clandestinement possession de la maison, propriété de l'UCLouvain inoccupée depuis plusieurs années, le 16 septembre. Le "Collectif Maison Blanche" envisageait d'en faire un centre social et culturel auto-géré.
Pas de sécurité, pas de centre auto-géré
Peu de temps après le début de l'occupation, l'Université témoignait de non-conformité des normes en matière de sécurité incendie, invoquant le risque que cela représentait pour ses occupants. Les pompiers descendent sur place le 26 septembre pour en attester et le rapport parvenu à la Ville le 1er octobre relève 16 points non conformes. Ce dernier relève notamment "un manque de résistance au feu des planchers, des toitures, de l’escalier et des parois séparant les pièces et les étages ; le fait que le bâtiment est non accessible aux véhicules de pompiers ; le fait qu’il n’y a plus d’attestation de conformité des installations de chauffage, de gaz et d’électricité".
Partant de ce constat, Julie Chantry a formulé un arrêté d'évacuation sans délai, dès lors que sa responsabilité est engagée sur base des recommandations écrites des pompiers.
Le communiqué délivré par la Ville précise toutefois que cette évacuation est "décrétée indépendamment de la qualité du projet soutenu par les occupants, qui ne peut donc en aucun cas se poursuivre dans ce lieu en l’état". L'Échevin de la Culture a par ailleurs rencontré les instigateurs du projet, aucun centre culturel ne naîtra dans ces locaux aussi longtemps qu'ils ne répondront pas aux normes. Il convient donc de trouver un lieu plus adapté dans l'attente de ces aménagements.
Le collectif dit "non" à une rencontre ultérieure
La prorectrice de l'UCLouvain Dana Samson était sur place ce matin pour négocier la sortie pacifique du collectif mais ce dernier n'a pas accepté l'offre d'une rencontre avec les acteurs adéquats de l'UCLouvain fixée la semaine prochaine. Le groupe exigeait une rencontre immédiate après leur départ des lieux mais celle-ci ne pouvait leur être accordée.
Une trentaine de policiers ont donc procédé à l'arrestation de 11 partisans du collectif présents au pied de la maison ainsi qu'aux 9 occupants de la maison. Une intervention pour le moins sévère qui risque d'épicer les relations du collectif et de l'UCLouvain entre qui le dialogue n'avait jamais vraiment été ouvert.
Florentin Franche