Les conflits de voisinage peuvent parfois tourner au drame, on en a eu un triste exemple avec le décès de Michel Abs suite à des coups de couteau survenu à Grez-Doiceau il y trois semaines. Ces différends entre habitants peuvent aussi s'enliser et pourrir durant de nombreuses années. Dans le cas qui nous occupe ici, il s'agit d'un conflit qui dure depuis 15 ans et se cristallise autour d'une voirie. Il oppose deux agriculteurs voisins qui sont aussi cousins germains, Hubert del Marmol, de la Ferme Bio du Petit Sart propriétaire du chemin pourtant emprunté par d’autres véhicules, et Dominique Dumont de Chassart, qui produit notamment du gazon en rouleaux à la Ferme de la Sarte, partie offensive du dossier. Un différend qui a pris d’importantes proportions, mêlant d’autres voisins et la commune. La justice de paix a été saisie. Mais avant une éventuelle audience, la juge s’est rendue sur place, bottes aux pieds, en rassemblant les différentes parties. Une procédure de vue des lieux qui est en fait assez courante. Cela lui permet de rassembler tous les protagonistes et de visualiser les problématiques.
Un dialogue rétabli
Ici, en l’occurence, plus d’une trentaine de personnes, dont de nombreux avocats, étaient présentes. Le groupe a du se rendre à plusieurs endroits sources de conflit et à chaque étape, les personnes concernées ont pu exposer leurs arguments. Plaider sur le terrain plutôt que dans une salle d’audience permet plus de précision, explique l'un des avocats. La juge peut aussi rétablir le dialogue entre les parties et user de ses talents de médiatrice. Dans ce cas précis, des discussions ont pu avoir lieu. À charge pour les parties de régler le problème à l'amiable, aidée en ce sens par la commune de Grez-Doiceau.
Si les différentes parties ne parviennent pas à s’entendre entre elles, la procédure suivra alors son cours et tout le monde se retrouvera dans une salle d’audience. A charge alors pour la juge de trancher.
François Namur - Images : Adrien Broze