La Fondation Générations.bio existe depuis 2015. Elle est installée à la Ferme du Petit Sart à Grez-Doiceau, les deux projets sont intimement liés. Parmi ses activités, la mise à disposition d'un espace-test d'un hectare pour les jeunes maraîchers bio voulant se lancer mais qui ne trouvent pas de terres. Mais aussi l'accueil de stagiaires et chercheurs des quatre coins du monde qui viennent étudier ou apprendre des techniques durables. Générations.bio, cofondée par Hubert del Marmol et Carl Vandoorne, vient de recevoir un prix du Développement durable.
Eveiller à la bonne et saine alimentation
La ferme du Petit Sart à Grez-Doiceau est un véritable coin de paradis de 20 hectares exploité par Hubert Del Marmol en bio depuis 2010. Un agriculteur engagé qui veut penser à l’avenir. En 2015, une fondation a donc vu le jour dans cette optique, Générations Bio, qu’il a cofondée avec Carl Vandoorne. "C'est une fondation reconnue d'utilité publique par le Gouvernement fédéral", nous explique l'administrateur Carl Vandoorne. "Nous essayons d'éveiller à la fois toute une série de citoyens à la bonne et saine alimentation. Mais aussi de soutenir une série de personnes qui veulent faire bouger les choses dans le domaine du développement durable et de l'avancée qu'il faut encore accélérer dans le domaine de l'agriculture bio".
Se tester sur une petite surface
Un des aspects du projet, c’est d’accueillir des jeunes maraichers qui voudraient se lancer mais ne trouvent pas de terre. L’accès à celle-ci est en effet très compliqué, particulièrement en Brabant wallon, où 1,4% des surfaces seulement sont dédiées à l’agriculture bio ! A la ferme du Petit Sart, une zone test d’un hectare est mise à disposition. Elle a déjà vu passer une dizaine de maraichers dont Gwenael Dubus, qui a pu lancer ensuite sa ferme du Peuplier à Bossut-Gottechain, où il emploie une vingtaine de personnes ! Aujourd’hui, c’est Annick Noiset qui bénéficie du terrain pour son projet Le Jardin Vivant. "Là, ça va être ma troisième saison", précise Annick Noiset. "A la base, j'ai une formation de marketing et je travaillais donc dans des bureaux. Il y a 6 ans maintenant, j'ai décidé de me reconvertir, j'ai commencé plusieurs formations, j'ai travaillé pour d'autres maraîchers et il y a 3 ans, j'ai démarré ici, sur une parcelle de la Ferme du Petit Sart. Acheter, aujourd'hui, c'est difficile. Difficile de trouver des terres, et quand on trouve, les prix flambent, surtout dans la région de Grez-Doiceau. Là, cela me permettait de me tester sur une petite surface. Et j'ai même eu l'opportunité d'agrandir la surface cette année". Annick Noiset écoule sa production, fruits, légumes et fleurs, auprès de restaurateurs, mais aussi en vente directe et, depuis cette année, via un GASAP, un groupe d’achat solidaire de l’agriculture paysanne qui lui assure des rentrées financières fixes.
6000 personnes du monde entier
A la ferme du Petit Sart, la jeune maraichère a aussi trouvé un accompagnement et une mise à disposition d’une bio-thèque de 400 ouvrages. Des ressources aussi mises à disposition de toutes les personnes qui fréquentent la ferme. "6000 personnes, 60 nationalités de tous les continents...c'est beaucoup de chercheurs, beaucoup de bio-ingénieurs, de docteurs ingénieurs, des étudiants de toutes les universités de Wallonie qui débarquent pour des temps limités ou parfois des longues périodes", s'enthousiasme Carl Vandoorne. "On essème...à l'image de Pierre Rabhi, on apporte notre petite part pour une agriculture nouvelle résolument tournée vers plus de respect de la biodiversité et d'une alimentation saine".
Deux projets vont pouvoir être concrétisés
Le travail de Générations bio qui a reçu une nouvelle reconnaissance, la semaine dernière. La Fondation a décroché le Prix du Développement Durable organisé par la Loterie Nationale et va recevoir 18 750 euros de ministres fédéraux du budget et du développement durable. Une somme qui permettra, renforcée d’autres fonds, de mener à bien deux projets concrets très importants pour la ferme : un forage et un local d’accueil. "Nous avons besoin d'un espace de repos pour les maraîchers qui travaillent ici, mais qui permettrait également l'accueil des stagiaires et un espace pour les formations et les conférences. Et nous allons réaliser un forage pour alimenter deux citernes d'eau de 10 000 litres chacune qui serviront aux productions des maraîchers", détaille Arturo Molino, stagiaire de la Fondation Générations.bio.
L'eau récoltée permettra aussi à abreuver les vaches Limousine de la Ferme, les pluies se faisant plus rares ces derniers mois. Générations Bio qui aimerait trouver d’autres terrains pour offrir des zones test à plus de jeunes maraichers bio. Un appel est lancé vers les agriculteurs, les particuliers, les fabriques d’église et surtout les CPAS qui possèdent beaucoup de terres agricoles.
François Namur - Images : Philippe Michaux