C'est du jamais vu, le collectif citoyen Kayoux à Ottignies-Louvain-la-Neuve poursuit son projet d'expérimentation et teste de nouvelles formes démocratiques. Il nous l'a encore montré, ce mercredi, en procédant à un tirage au sort pour déterminer la position de chaque candidat sur sa liste.
Un projet et non une personne
Une méthode qui vise à faire passer un message : "Pour nous, le projet ne doit pas s'axer sur des personnes charismatiques qui se mettent en avant, la politique c'est l'affaire de tous, pas uniquement de quelques spécialistes ou de ténors. Et donc, une manière de neutraliser l'influence personnelle, c'est de tirer au sort. Il n'y pas plus d'effet de tête de liste chez nous" explique Youri Ackx, candidat.
Sur la liste Kayoux, ce ne sont pas des visages qu'ils désirent mettre en avant mais bien un seul et unique projet. Peu importe qui se trouve premier ou dernier. "Kayoux désire remettre la démocratie au coeur de la vie politique à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Notre but est d’échanger les rôles entre les citoyens qui devraient prendre les décisions et les élus qui deviendraient simplement leur porte-parole" explique Youri Ackx.
Divorce de Local.e
Pour rappel, la liste Kayoux s'est formée à la suite d'une séparation avec la liste citoyenne Local.e. Selon Patrick Ayoub, le porte-parole de Kayoux, la différence réside dans le fait que la liste Local.e désire, certes, apporter un changement évolutif à la politique d'aujourd'hui mais un changement loin d'être assez fort.
"Il y a eu de très bons échanges avec les membres de locale.e et d’ailleurs, on peut se réjouir qu’une bonne partie du programme qu’ils ont est le résultat de toutes ces discussions, explique Patrick Ayoub. Ce qu’on regrette par contre, c’est que leur approche ne va pas jusqu’au bout que ce que nous voulons. Ils sont plus dans l’évolutif, nous sommes dans une évolution plus lointaine. Notre horizon va plus loin parce que nous avons choisi la limitation du mandat des élus à 2 ans, le tirage au sort, toutes ces choses qui font le coeur du sujet. Si on exclue ces choses, pour nous, le projet perd son sens."
Florence Gusbin - Images : Marc Gierckens