A la suite de la motion de méfiance déposée à l'encontre de l'échevin des sports Jean-Jacques Mathy, qui a coûté sa fonction à celui-ci lors du conseil communal de ce lundi, de nombreuses critiques visent le bourgmestre de Ramillies, Danny Degrauwe. Malgré ses 1570 voix de préférence lors des dernières élections et après deux mandats de bourgmestre, est-il encore l'homme de la situation ?
"Il a perdu les pédales"
Lors de l'ancienne législature, des tensions étaient déjà apparues au sein de la majorité. Cette fois, c'est encore le cas avec cette nouvelle motion de méfiance votée presque majorité contre opposition ce lundi soir au conseil communal. Alors pourquoi cette commune dirigée par une majorité absolue connait-elle autant de tensions politiques ? Le bourgmestre Danny Degrauwe (IC) exerce-t-il des pressions comme cela a été avancé ce lundi soir ? Est-il la bonne personne à la bonne place ? Certains en doutent de plus en plus. Et les langues se délient.
"Les électeurs doivent ouvrir les yeux, ce n'est pas parce qu'on est élu avec plus de 1500 voix que l'on est un bon bourgmestre. A un moment, la popularité, c'est une chose, mais la capacité, c'en est une autre. Aujourd'hui, on a fait le tour du problème, Monsieur Degrauwe a peut-être été un très bon bourgmestre pendant quelques années, mais il a perdu les pédales et n'a plus la main sur sa majorité. On est arrivé à la fin d'un cycle", lâche Michaël Dombret, conseiller communal EPR dans l'opposition. "Un bourgmestre travaille en principe pour l'intérêt général. Son rôle, c'est de mobiliser la population derrière des projets, d'avoir tout le monde derrière lui et travailler pour le bien commun tous ensemble. Ici, cela fait deux législatures qu'on est face à des équipes qui se divisent, sont en conflit et s'excluent. Il n'y a pas de pilote dans la commune, le bourgmestre ne fonctionne que sur la division des membres de son équipe", assène le conseiller communal de l'opposition Ecolo, Daniel Burnotte.
Même ceux qui disent bien s'entendre avec le bourgmestre estiment qu'il y a un problème. Exemple avec Guy Molens, conseiller communal ARC (opposition) : "J'ai énormément de sympathie pour Danny Degrauwe, je m'entends bien avec lui. Mais à un moment donné, j'ai l'impression que ce n'est pas un meneur d'hommes. Il sait amener les gens parce qu'on lui fait confiance, il est sympathique...mais après ? C'est dans les projets et dans la manière".
Jean-Jacques Mathy, le désormais ex-échevin des sports, ne mâche pas non plus ses mots quand on lui demande si des pressions sont exercées sur la majorité par Danny Degrauwe : "Oui, pressions il y a eu, j'en suis certain...c'est un bon pilote et un bon manipulateur !". Des membres du comité de soutien de Jean-Jacques Mathy, présents au conseil communal de lundi, étaient même venus avec une pancarte surnommant le maïeur, Danny...Trump !
"Pas là pour faire plaisir"
Malgré ces attaques, le bourgmestre Danny Degrauwe reste calme. "C'est un climat qui est serein au niveau du collège", estime-t-il. "Je ne suis pas là pour faire plaisir à des citoyens, pour prendre une décision qui les agréent. Je suis là pour gérer une commune en bon père de famille". Et d'assumer pleinement la décision de démettre Jean-Jacques Mathy de ses fonctions d'échevin.
François Namur - Reportage : Caroline Leboutte, Samy Lamoum et Katja Charlet