Ce mercredi après-midi, Jean-François Mitsch, conseiller communal (PS) à Genappe et lanceur d'alerte dans le dossier Electragate/ORES est venu déposer sa pétition auprès du Parlement de Wallonie, situé à Namur. La demande? L'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur ORES.
Toute la lumière
La pétition qui reprend, pour le moment, 5.600 signatures a été initiée sur la plateforme "Toute la lumière". Cette plateforme s'est constituée à la suite des interpellations du conseiller communal, Jean-François Mitsch, sur les transactions entre ORES et Electrabel, et sur leur impact sur la facture des consommateurs wallons.
Le manque à gagner serait "de plusieurs millards de trop payés" a estimé Jean-François Mitsch avec un professeur de l'ULB. "Si on les avait payés et réinvestis dans une politique énergétique, on aurait des communes qui seraient mieux isolées, qui consommeraient moins d'énergie. Aujourd'hui, on a pris des années et des années de retard parce que ces moyens financiers sont souvent repartis à l'étranger pour des actionnaires privés" explique le conseiller communal.
De plus en plus de questions se posent autour du double marché réalisé entre ORES et Electrabel, via des intercommunales pures de financement, qui aurait lésé les communes. En juin 2017, la plateforme "toute la lumière" prend vie. Une initiative citoyenne qui demande une chose simple : que toute la lumière soit faite sur la gestion de l'énergie, en commençant par le dossier ORES et les intercommunales pures de financement.
"On atteint des éléments qui embètent"
Concernant le dialogue avec ORES, Jean-François Mitsch est positif. "Il y a des tentatives de dialogue qui ne sont pas évidentes, confie-t-il. On sent bien qu'on atteint des éléments qui embètent dans le dossier. C'est clairement difficile d'obtenir certaines informations." Mais le conseiller communal reste optimiste : "Certaines personnes désirent des avancées, même à l'intérieur d'ORES" témoigne-t-il.
Même si la pétition a été déposée, ce mercredi. Le geste est plus que symbolique (le conseiller communal n'a pas pu remettre la pétition à un des ministres wallons), l'idée était, bien entendu, de montrer que certains citoyens voulaient que cette transparence soit faite sur ce dossier. "L'enjeu maintenant ce n'est pas toutes les erreurs qu'on a fait dans le passé, si il y a eu des erreurs et ça, la justice pourra statuer, c'est surtout de voir, tous ensemble, que l'énergie est essentielle dans notre économie et dans le pouvoir d'achat des citoyens" explique Jean-François Mitsch.
Alors qu'une première enquête administrative est en cours, le conseiller communal veut aller plus loin. Reste à voir si ses nombreuses questions valent la peine d'être posées à ORES. La balle est dans le camp des politiques.
Florence Gusbin - Images : Samy Lamloum