Quitter un travail de bureau pour répondre à l’appel de la terre. Beaucoup en rêvent sans oser passer le cap. À la recherche de sens, le Villersois Sébastien Berg, lui, s’est lancé dans l’aventure après avoir évolué dans le monde de la communication pendant plus de dix ans.
Soutenu par des mangeurs
Après le déclic, Sébastien va alors se lancer dans un long parcours de reconversion. Durant ces cinq années, il rencontre le Guibertin François Wiaux, maraîcher bio et formateur en agro-écologie qui a lui aussi, un jour, changé d’orientation professionnelle. C’est en grande partie à son contact qu’il va poser les bases de son propre projet aujourd’hui installé à Loupoigne. Et notamment découvrir quel modèle économique adopter. Ce sera le maraîchage soutenu par la communauté (CSA en anglais). Les clients s'abonnent en début de saison et se partagent les récoltes du producteur. Chez François Wiaux, les clients viennent se servir directement sur un étal installé sur son champ, ce qui facilite le travail et réduit le gaspillage alimentaire. Il a également mis en place un système de tarif différencié pour soutenir les personnes à plus bas revenus. Sébastien, lui, confectionne des paniers pour ses abonnés et leur permet de les récupérer sur son terrain, ainsi qu’à Wavre et à Tilly. Il compte à l’heure actuelle 88 mangeurs (et en cherche d'ailleurs encore deux).
Un sol vivant
L’autre choix fort de Sébastien Berg, c’est de travailler sur sol vivant, dans le respect de la biodiversité. Les Légumes de Seb ne sont pas labellisés bio. Un choix assumé. Pour le maraîcher, le meilleur contrôle, c’est la visite de ses mangeurs directement sur son champ. Un champ d’un demi-hectare qu’il loue à un agriculteur de Loupoigne qui le soutient. Pour se lancer, Sébastien a investi : trente milles euros pour acheter quatre serres et un système d’irrigation. Il y cultive une trentaine de variétés de légumes mais y fait surtout pousser le rêve qui a germé en lui ces dernières années.
François Namur - Images : Adrien Broze