Voilà plus de 850 ans qu'elles n'avaient pas reçu un coup de propre ! Les pierres de l'Abbaye de Villers-la-Ville vont enfin retrouver leur éclat.
Une opération de plusieurs années
Ce nettoyage est rendu possible grâce à l'acquisition d'une aérogommeuse, une machine utilisée pour la restauration de meubles, d'immeubles et même de tableaux. Celle-ci projette du gravier extrêmement fin pour effacer la couche qui a recouvert les pierres au fil des siècles. Le processus est donc sans danger, les pierres s'en sortiront indemnes.
L'opération a déjà été entamée et devrait prendre 2 à 3 ans d'après les estimations du directeur de l'Abbaye, Patrick Fautré. Et pourtant, elle ne concerne que les pierres d'ornement, les encadrements des portes, des fenêtres, les rambardes et les pièces uniques des jardins.
Des couleurs inattendues
L'effet est saisissant, les premières pierres lavées des impuretés et champignons qui les couvraient révèlent des couleurs jusqu'alors ignorées. Des pierres d'un gris éclatant, parfois blanches, qui avaient lentement sombrés vers des tons ternes.
La machine qui a rendu ce nettoyage possible, l'Abbaye la doit au Fonds Social Européen avec lequel elle collabore. L'Abbaye formait déjà des stagiaires à la dévégétalisation, à l'entretien des jardins ou encore à la pose de chaux. C'est désormais une compétence supplémentaire qui s'ajoutera à l'arc des jeunes qui viendront se former dans l'abbaye cistercienne.
Ces stages, d'une durée de 5 mois ont lieu deux fois par an, entre septembre et juin. Fruit de la collaboration entre le lieu historique et le FSE ouverte en avril 2016 et qui perdurera au moins jusqu'en 2020. Ils ont déjà permis à 19 personnes parmi les 25 qui ont suivi la formation de trouver un travail.
Le directeur de l'Abbaye se félicite de ce succès et s'enthousiasme de l'arrivée de cette machine grâce à laquelle les futurs stagiaires devraient trouver plus facilement un emploi. Celui-ci a déjà été approché par une entreprise du bâtiment pour lui "livrer un ou deux ouvriers" à l'issue de leur formation.
Florentin Franche - Images : Adrien Broze