C'était la rentrée scolaire aujourd'hui ! Un jour particulier pour de nombreux élèves et enseignants, mais encore plus pour ceux de l'école secondaire à pédagogie active NESPA, qui ont vécu la toute première rentrée de l'établissement. Après des années de travail et de rebondissements, l'école a pu ouvrir ses portes, non pas à Genappe, mais à Villers-la-Ville, dans la ferme de l'abbaye. Un lieu idéal pour mettre en place le projet de pédagogie active inspiré de la philosophie Freinet.
"Envie de savourer chaque minute"
Les élèves parcourent les dernières centaines de mètres pour arriver à l’école NESPA à pieds. Ils sont accueillis par la directrice, avec un petit mot pour chacun. C’est un grand moment pour l’établissement à pédagogie active. Après des années de procédure, et après avoir du déménager de Genappe à Villers-la-Ville en urgence il y a quelques mois, il vit sa première rentrée scolaire. "Cela fait 4 ans que ce projet est né dans la tête de quelques parents et aujourd'hui, cela se concrétise. Cela fait 2 ans que des professeurs préparent l'ouverture de l'école, on a bossé tout l'été pour préparer cette rentrée. On était impatient. C'est vraiment une belle journée qui s'annonce pour nous, on a envie de savourer chaque minute de cette journée. On est content d'être là, on commence notre projet dans un cadre exceptionnel, donc les difficultés, je vous avoue qu'elles sont derrière moi", s'enthousiasme Marie-Julie Loppe, la directrice.
Des enfants plus autonomes et respectés
A Villers-la-Ville, le projet s’est installé dans la ferme de l’abbaye, un lieu superbe rénové récemment, au milieu des bois et à côté d’un jardin partagé dans lequel l’école bénéficiera d’une parcelle. Idéal pour mener à bien le projet de pédagogie active de philosophie Freinet. Ici, chaque élève pourra travailler à son rythme, sans manuel scolaire, en étant responsable de son apprentissage. L’entraide sera aussi l’un des maitres mots de l’école. Autant d’aspects qui ont séduit parents et enfants, qui viennent parfois de loin, comme cette maman et son enfant qui vont faire 45 minutes de route tous les matins pour se rendre à l'école ou encore Alexis, venu de Seneffe, à 25 minutes de Villers-la-Ville. Il faut dire qu'il existe très peu d'écoles de ce type en Wallonie. "C'est une école qui fonctionne différemment des autres, qui interroge les enfants différemment", nous précise justement Alexis. "C'est le fait que les enfants sont autonomes dans leur apprentissage. Il me semble qu'il y a plus de respect de la vie de l'enfant et de ses avis", analyse une maman. Une autre nous explique : "Je pense que ma fille ne correspond pas à l'enseignement traditionnel, bien que j'ai trois autres enfants dans des écoles environnantes. J'espère que l'on ne va pas tuer sa créativité, pas la démotiver à l'école. J'ai peur qu'elle s'étiole si on la met dans une autre école". Les parents jouent un rôle primordial dans le projet NESPA. Plusieurs d'entre eux sont à l'origine du lancement de l'établissement, alors que d'autres se sont impliqués en aménageant les classes durant l'été.
Une première journée...en jouant
Ce lundi, alors que les parents visitaient les lieux, les 75 élèves qui démarrent leur année scolaire ne se sont pas rendus en classe. Ils ont plutôt participé à un grand jeu coopératif, le NESPA Game. Une journée à la recherche d’indices pour découvrir au final la composition des 4 classes de première secondaire. "La pédagogie Freinet, c'est vraiment d'assumer que le travail de l'enfant, c'est le jeu. Cela permet de tâtonner, de tester, d'expérimenter, de se tromper, mais sans jugement. De pouvoir le faire avec plaisir. Ensuite, vient la partie de la technique et le plaisir de trouver le goût du geste bien fait. Pour nous, c'est important que les élèves trouvent le plaisir de conquérir l'effort, leur apprentissage et soient vraiment acteur de leur développement personnel", renseigne Sandrine Kegelart, une des enseignantes.
Pour accompagner ce développement, l’école NESPA cherche encore un professeur de français et un de néerlandais. Ils prendront en charge la 4e classe qui s’est mise en place sur le tard, en raison du nombre d’élèves inscrits.
François Namur - Images : Patrick Lemmens