Le service travaux de la Ville de Genappe devrait bientôt déménager sur un nouveau site. La solution la plus sérieusement envisagée est un terrain de 7,6 hectares situé en zone agricole. Deux exploitants risquent de se voir exproprier de leurs terres. Ils s'inquiètent de leur avenir.
Le service travaux de la Ville de Genappe est actuellement réparti sur trois implantations : à la rue Joseph Berger, dans un bâtiment de l'ancienne sucrerie et un autre mitoyen du cimetière de Ways. L'espace situé à l'ancienne sucrerie devrait être libéré prochainement pour permettre à l'école Nespa d'y installer ses locaux définitifs. Résultat : la Ville recherche un lieu accessible qui permette l'accueil de l'ensemble du service. Cinq endroits ont été proposés aux membres des partis représentés au conseil communal. À l'unanimité, ceux-ci ont désigné le site de Ways. Le choix doit encore être voté lors du prochain conseil communal, le 30 novembre.
Un choix insensé selon les agriculteurs
Éric et Jean-Luc Antoons exploitent les parcelles agricoles visées par une possible expropriation. Le premier risque de perdre 6,2 hectares de terre. "Ça ne nous intéresse pas de vendre. J'ai trois enfants, mon fils en a deux. On veut leur assurer un avenir", témoigne l'agriculteur. Lui qui a été notifié de cette possible expropriation par un courrier daté du 10 novembre et reçu six jours plus tard dans sa boîte aux lettres.
"Ces parcelles sont très mal situées, il n'y a pratiquement pas d'accès par la rue Baty Saint-Martin qui se trouve juste derrière le cimetière de Ways, c'est une voie à une bande, ça va être pratiquement impossible de se croiser", tempête Éric Antoons. Sans compter que ce sont plusieurs hectares de terres qui vont être bétonnées. Il soupçonne la Ville de se servir de ce dossier pour réviser le plan de secteur de toute la zone (60 hectares), de manière à rouvrir un vieux projet communal de zoning industriel. Le bourgmestre dément: "C'est faux, évidemment. Il n'est pas question de changer l'affectation de la zone. il faut savoir que les communes peuvent construire pour leur fonctionnement des installations en zone agricole".
Le bourgmestre prêt à entendre les arguments contre le projet
La suite, c'est le conseil communal du 30 novembre. Date à laquelle le choix du futur site sera voté pour le service des travaux. Si les parcelles de la famille Antoons sont désignées, le comité d'acquisition prendra contact avec les agriculteurs pour déterminer la valeur de leurs terres, en vue de les vendre à la Ville. Gérard Couronné, lui, se dit ouvert à un dialogue avec les exploitants : "Si leurs arguements sont pertinents nous semblent pertinents, on recherchera une autre implantation".
Florentin Franche - Images : Philippe Michaux