20h. Les échevins et conseillers arrivent dans la salle du conseil communal d'Ottignies-LLN pour la séance extraordinaire qui va commencer dans un quart d'heure. Hormis une quinzaine de personnes qui ont pris place à l'arrière de la salle, le public (une trentaine de personnes) est invité à suivre la séance depuis la salle du centre culturel situé juste à côté de l'Hôtel de Ville.
20h15: début du conseil communal extraordinaire. La séance est ouverte par Cédric du Monceau qui préside cette séance. "Chacun des groupes de la majorité actuelle va présenter sa position par rapport à la motion présentée. Ensuite, ce sera au tour d'OLLN2.0 et de Kayoux," précise Cédric du Monceau.
La bourgmestre Julie Chantry prend la parole en premier lieu. "L'ordre du jour est atypique, explique-t-elle. Mais on n'a pas voulu garder le suspens. On veut poursuivre le travail ensemble".
Pas glorieux
Pour Avenir, c'est Yves Leroy qui a exprimé la position des Humanistes. "Nous avons toujours voulu le meilleur pour la ville. Tout n'a pas été glorieux dans cette affaire. A un moment, la constitution d'une nouvelle majorité nous a paru la meilleure solution. Mais Ecolo a pris conscience de la crise et a posé des gestes forts. Des rencontres se sont déroulées pour mettre les choses à plat. Nous avons obtenu des garanties pour les projets. S'en est suivi un choix cornélien. On exprime tous nos regrets au groupe OLLN2.0. Mais notre démarche était faite de bonne foi."
C'est l'échevin socialiste Abdel El Ben Mostapha qui s'est exprimée pour le PS. "Ce n'est pas l'épisode le plus glorieux. A la différence d'un robot, l'humain peut faire preuve de précipitation. Nous devons donc tourner la page en toute humilité. Le PS a obtenu des réponses à ses questionnements.Nous savons que des changements vont avoir lieu dans le fonctionnement du collège." L'échevin socialiste a encore rappelé qu'il a été interpellé par de nombreux citoyens inquiets; faisant référence à la pétition qui a recueilli plus de 1300 signatures.
Pour Ecolo, Julie Chantry a rappelé "que les Verts étaient persuadés que la majorité pouvait continuer à travailler. On remercie le CDh et le PS d'avoir rapidement repris contact avec nous. Très vite, nous avons fait des propositions concrètes sur des dossiers et des modes de fonctionnement. On est prêt à repartir ensemble pour les trois prochaines années".
"Voter contre sa signature"
Le son de cloche est évidemment différent du côté d'OLLN2.0. "Nous vivons un contexte particulier a souligné Nicolas Van der Maren. Nous parlons d'une législature marquée par des projets qui stagnent et une fiscalité en hausse. Il n'y a aucune avancée majeure dans les dossiers. Quant aux faits, le 18 janvier, nous avons été contactés par Avenir et le PS pour dire qu'ils ne pouvaient plus travailler avec Ecolo. Nous avons donc décidé de prendre nos responsabilités. Avec 18 élus sur 31, nous représentions une nouvelle majorité."
Nicolas Van der Maren a encore ajouté. "Vous allez devoir voter contre votre propre signature. Vous allez manger votre parole. Comment vos électeurs vont pouvoir vous faire confiance? Ce serait comique si ce n'était pas tragique. Nous sommes déçus. Pas pour nous. Ce n'est pas une ambition personnelle. Si j'étais prêt à endosser le costume de bourgmestre, c'était pour travailler à une meilleure commune. Si nous sommes déçus, c'est avant tout pour les citoyens et les traces que ça va laisser. Nous sommes les seuls à présenter une alternative crédible."
"Pas un bon coup politique"
Nicolas Van der Maren a terminé en souhaitant que la majorité retrouve sa sérénité et avance sur les dossiers importants. Cédric Jacquet (OLLN2.0) "ne croit pas à cette réconciliation. "Vous n'êtes pas un couple. Vous êtes une alliance de trois partis. On nous a dit "Ecolo n'est pas un bon coup politique". Il y a eu un marchandage entre les présidents de parti. Quel prix a payé au PS et au CDh?" Troisième membre de la liste OLLN2.0 à s'exprimer, Nancy Schroeders a rappelé qu'elle "a toujours veillé au mieux dans l'intérêt gérénal dans toutes les associations où je siège comme administratrice. J'entends le manque de confiance dans la politique. Aujourd'hui, je suis en colère. Vous venez de piétiner en deux semaines tout ce en quoi je crois. Vous avez bradé Ottignies-LLN et ses habitants. Vous vous êtes montrés indigne de la gestion de la ville. Comment allez-vous fonctionner maintenant? Il y a des dégâts humains. Vous parlez de confiance retrouvée. Qui va croire ça? Même si la motion n'est pas votée ce soir, la méfiance, elle est installée."
Stéphane Vanden Eede s'est enfin exprimé pour Kayoux. "Vous avez tous perdu et surtout perdu nos citoyens, a-t-il estimé. Notre premier sentiment a été de dire mais qu'ils se démerdent... Mais ce qui a nous a paru insupportable, c'est que dans cette crise, ce n'est pas le moment de changer d'attelage. Nous avons vécu ça comme un passage en force. Aujourd'hui à Ottignies-LLN, il faudra reconstruire la confiance entre vous et avec les citoyens. Stéphane Vanden Eede estime encore que les véritables problèmes sont liés aux relations avec l'UCLouvain. Kayoux souhaite un véritable débat public.
Sans surprise, la motion de méfiance collective a été rejetée par Ecolo, Avenir, le PS et Kayoux. OLLN2.0 a voté pour. L'actuelle majorité ottintoise reste donc en place.
Pierre Thirion