Le Premier Ministre Charles Michel, accompagné du Ministre de l’Agriculture Willy Borsus, a visité ce matin la ferme de Philippe Janssens à Corroy-le-Grand dans l’entité de Chaumont-Gistoux. Pour Charles Michel, c’était l’occasion de se rendre compte sur le terrain des difficultés rencontrées par le monde agricole. "Je suis conscient que l’agriculture souffre", avance-t-il. "La volatilité des prix s’est aggravée tant en termes de fréquence que d’intensité."
Mauvaise image
Philippe Janssens a donc fait visiter son exploitation composée de vaches 'blanc bleu belge' pour la viande et d’Holstein pour le lait. L’agriculteur qui exploite cette ferme familiale avec son frère pointe plusieurs difficultés dont une mauvaise image. "Avec les campagnes phyto et le mois sans viande, l’image du monde agricole est mise à mal", argumente-t-il. "Il m’arrive de descendre de mon tracteur pour expliquer aux gens mon travail. De la même manière, le 'blanc bleu belge' est décrié chez nous alors que cette viande est mise en avant partout dans le monde."
Présent lors de cette visite, Luc Decorte, le bourgmestre de Chaumont-Gistoux est bien conscient du problème. Un souci d’image qui prend encore une autre dimension en Brabant wallon. "Plus qu’ailleurs, la population est mélangée avec beaucoup d’habitants venant de la ville à la campagne", précise-t-il. "A ce niveau, le pouvoir communal a un rôle de communication à jouer."
Le long terme
Cette visite a également permis de pointer les marges bénéficiaires qui obligent à toujours produire plus pour s’en sortir. Philippe Janssens comme les autres agriculteurs présents demandent également à l’Europe d’avoir une vision à plus long terme. "La politique agricole commune un véritable enjeu européen", soutient le Premier Ministre. "Et on se rend bien compte qu’il y a des inquiétudes. On peut ainsi s’interroger sur l’impact du Brexit au niveau du budget européen."
Une visite qui aura donc permis de faire émerger les problèmes du secteur. "Mais", conclut Philippe Janssens, "ce métier reste une passion. Sinon il y a longtemps que j’aurais fait autre chose."
Pierre Thirion