Suite au scandale sanitaire qui touche l'abattoir 'VEVIBA' à Bastogne, nous avons rencontré un éleveur du Brabant wallon pour qui la traçabilité de ses animaux est tellement importante, que lui et son épouse ont décidé d'assurer la découpe et la commercialisation de la viande de leurs bovins au sein même de leur ferme à Corroy-le-Grand. Ils ont également choisi un petit abattoir familial à Ciney pour 'endormir' leur bétail, un abattoir en qui ils ont entière confiance.
Les consommateurs se tournent vers les filières courtes
Le lundi, la boucherie de la ferme des noyers est fermée. Un congé toujours très mérité mais plus encore cette semaine puisque, suite au scandale lié aux abattoirs 'Verbist', la clientèle était particulièrement nombreuse ce week-end dans cette boucherie de vente directe.
"Les clients nous ont posé des questions sur l'abattoir avec lequel nous travaillons. Mais, c'est vrai qu'il y a eu particulièrement beaucoup de monde ce week-end", explique Nathalie Braibant, l'épouse de l'éleveur Nicolas Braibant. C'est elle qui gère la boucherie de la ferme.
Un abattoir, une affaire de confiance, pas de rentabilité
Nicolas Braibant a même fait le choix de passer à l'élevage bio et de réduire son cheptel qui compte aujourd'hui 180 bêtes. Il veut mériter la confiance de sa clientèle. Il a misé sur la qualité plutôt que sur la quantité, de la naissance des veaux jusqu'à la viande de Blanches d’Aquitaine qui se retrouve dans sa boucherie. Ces éleveurs ont su gagner la confiance des consommateurs. Le succès de leur boucherie en est la preuve : chaque semaine, leur clientèle augmente. Ce que Nicolas Braibant regrette, c'est que des scandales comme ceux qui occupent l'actualité entachent le travail des éleveurs alors que, dans l'affaire 'Veviba' en l’occurrence, la faute ne leur incombe pas.
La ferme des noyers a fait le choix d'un petit abattoir familial
Depuis le début, la famille Braibant a fait le choix de travailler avec un abattoir beaucoup plus petit que les abattoirs Verbist. Critères de choix : la transparence, la confiance et le dialogue qu'il entretient avec le responsable de son abattoir. "Nous allons à Ciney, chez Wama-Beef, un petit abattoir familial wallon, dans lequel il y a un dialogue, on peut se parler, c'est important, on se connaît depuis des années et nous avons une entière confiance en leur travail. Nous conduisons nous-mêmes nos bêtes à abattoir, c'est moins stressant pour nos vaches et nous pouvons assister à toute la procédure".
Des bruits de couloirs planaient sur les abattoirs Verbist
"Nous avons eu l’occasion de travailler avec les abattoirs Verbist. La mentalité de ces gens-là ne me plaisait pas du tout. Ce sont des gens qui sont expansionnistes. La déontologie, je pense que ce n'est pas leur priorité et ça, je m'en doutais. Ce sont des bruits de couloir, mais bon..."
"La faute incombe à l'abattoir, c'est criminel ce qu'il a fait !"
Nicolas Braibant et son épouse espèrent que le public ne pénalisera pas les éleveurs, que la lumière sera faite sur les erreurs commises par l'abattoir. "Il ne faut pas déplacer le débat, même pas sur l'Afsca", nous dit Nicolas Brabant. "Il faut incriminer les réels fautifs qui ne sont autres que les responsables de l'abattoir ! Je pense que ce sont des gens qu'il faudrait arrêter, c'est criminel ce qu'ils ont fait...".
Nathalie Wacquez - Images : Philippe Michaux