Les producteurs wallons de pommes de terre bio sont inquiets, voire désespérés. Alors qu'il ne leur reste que quelques semaines pour écouler leur production, les intermédiaires entre les producteurs et la grande distribution ont opté pour une pomme de terre bio importée de pays quelque fois très lointains, dont le prix de revient est moindre.
Un appel est lancé aux distributeurs mais aussi aux consommateurs pour qu’ils soient plus attentifs à la provenance de leurs produits frais. Qui dit production bio dit aussi production locale et en matière de pommes de terre c’est loin d’être le cas.
Dans une chambre froide, à quelques encablures de Walhain les pommes de terre bio de la coopérative Hesbio sont stockées de façon optimale, le temps d’être acheminées chez l’emballeur. Seulement voilà, sur les 1.500 tonnes de pommes de terre bio produites cette année par ces trois agriculteurs associés, seules 600 tonnes ont été achetées par l’emballeur, entendez par là, l’intermédiaire entre le producteur et la grande distribution. Une situation dramatique pour ces producteurs locaux qui restent avec pratiquement deux tiers de leur production annuelle invendue. Une perte sèche de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Que se passe t-il?
De plus en plus, en vue de dégager des marges bénéficiaires plus importantes, l’emballeur principal belge choisit de s’approvisionner en pommes de terre bio à l’étranger parfois très loin comme en Égypte ou en Israël où la main d’œuvre est moins chère et les saisons plus précoces.
On peut se questionner sur la pertinence d’un produit frais bio produit à des milliers de kilomètres du lieu de consommation alors qu’il peut être cultivé localement. Les producteurs de pommes de terre bio lancent un appel aux consommateurs pour qu’ils soient plus attentifs à l’origine des produits frais qu’ils achètent.
Nathalie Wacquez