C'était le 20 mars de l'an dernier : le Bébébus, ce service de halte-garderie ambulante, se lançait sur les routes de Chaumont-Gistoux, Incourt et Beauvechain. La formule permettant à 16 enfants d'être accueillis à prix démocratique une fois par semaine, dans un espace mis à disposition par chacune des trois communes. Et donc de proposer une solution ponctuelle à des familles en difficulté. Mais moins d'un an plus tard, le Bébébus pourrait s'arrêter. En cause, la suppression de ses points APE ainsi que de ses subsides Viva For Life, ce qui empêcherait de maintenir les cinq mi-temps de puéricultrices et de coordinatrice. Une très mauvaise nouvelle pour ces cinq encadrantes mais aussi pour les familles.
"Important en tant que maman active"
Virginie Stévens est l'une de ces mamans qui utilise le service. Elle habite à Incourt, mais est une habituée de la halte de Chaumont-Gistoux, pour des raisons pratiques. Une fois par semaine, le lundi, elle y dépose sa fille. "Elle y vient depuis avril 2017. C'est une opportunité pour elle de rencontrer d'autres enfants, car elle ne va pas à la crèche. Nous n'en avons pas trouvé. Elle va donc chez ses grands-parents le reste du temps. Mais quand elle va au Bébébus, je peux m'occuper de tâches administratives ou de choses moins agréables à faire avec elle. Quand je la récupère, je suis plus disponible pour elle et son grand frère. En 2018, c'est important, en tant que maman active, de ne pas culpabiliser dans sa manière de gérer les choses, d'être à la fois disponible pour ses enfants et pouvoir s'épanouir dans son travail".
Impossible de continuer sans subsides
Mais cette possibilité très démocratique offerte par le Bébébus pourrait bien disparaître dès la fin de ce mois de février. L'ASBL, approuvée par l'ONE, est menacée. En cause, la non-reconduction de ses points APE ainsi que du subside fourni par l'opération Viva For Life de la RTBF. Sans ces subventions, impossible de continuer. Les 5000 euros apportés par chacune des trois communes impliquées, qui mettent aussi des locaux à disposition, ne sont pas suffisants pour assumer les mi-temps des quatre puéricultrices et de la coordinatrice. Plusieurs appels ont été lancés pour sauvegarder le service et l'emploi. Une entrevue est prévue avec le cabinet de la ministre wallonne Alda Gréoli le 23 février. Le ministre Jeholet a également été contacté, ainsi que la Province du Brabant wallon, qui avait acheté le bus du service, et Vivacité pour qu'elle poursuive son soutien. Le Bébébus bénéficie de l'appui des trois communes concernées. Le bourgmestre de Chaumont-Gistoux Luc Decorte et la présidente de son CPAS Natacha Verstraeten, se disent atterrés de cet arrêt soudain. Ils rappellent que le Bébébus répond à un besoin dans une province du Brabant wallon qui compte, elle aussi, des familles précarisées.
François Namur - Images : Philippe Michaux