Une délégation de la CSC a rencontré ce matin Olivier de Wasseige, l'administrateur-délégué de l'Union wallonne des entreprises. Les représentants syndicaux ne sont pas arrivés les mains vides. Ils lui ont offert une boussole. "Il doit absolument retrouver le chemin de la concertation sociale, explique Lahoucine Ourhribel, secrétaire permanent de la CSC-Metea. Les fédérations patronales aujourd'hui, elles sont sur le velours avec le gouvernement Michel. Elles peuvent se permettre de dire non à tout parce que le gouvernement reprend ensuite les dossiers".
Emplois en pénurie
Même si les échanges sont restés courtois, chacun a campé sur ses positions. Olivier de Wasseige estime "que les syndicats se trompent de cible. Le problème est le sous-emploi en Wallonie. Il faut savoir que le taux d'emploi en Wallonie est de 62% alors que chez nos voisins, il est de 70%". L'administrateur-délégué de l'UWE pointe aussi le nombre d'emplois disponibles mais qui ne trouvent pas preneur. "C'est clair qu'il y a un problème avec les métiers en pénurie qui génèrent 31 000 emplois vacants, poursuit-il. Et sur les 214 000 demandeurs d'emploi qu'on a en Wallonie, l'année passée, il y en a moins de 10 000 qui ont été formés aux métiers en pénurie." De son côté la CSC fait remarquer que les formations sont souvent perçues par les entreprises comme un coût et pas un investissement.
La CSC qui a redit sa volonté de revoir les dossiers des fins de carrières et des métiers pénibles. La CSC qui a tenu à rappeler en fin de réunion qu'elle souhaitait tendre la main. "La situation est assez chaotique que pour rajouter de l'huile sur le feu a poursuivi Lahoucine Ourhribel. On tend la main ici aux patrons en leur disant: il faut trouver des accords." Un souhait exprimé à la veille des nouvelles négociations interprofessionnelles.
Pierre Thirion - Images: Adrien Broze