L'été a été très pluvieux et peu ensoleillé, jusqu'à présent. Avec quelles conséquences sur les cultures ? Nous nous sommes rendus à Orp-Jauche, à la Ferme Sainte-Barbe, où l'on cultive des légumes et des céréales bios, mais aussi au vignoble du Domaine W à Saintes.
Des dégâts limités grâce aux bonnes pratiques
Des haricots pourris sur pied et des plants semés plus tardivement qui ont du mal à se développer dans un sol gorgé d’eau, des oignons et des échalotes dont les bulbes risquent la pourriture à cause de l'humidité et de la boue : Joël Lambert aura des pertes dans différentes cultures en raison de cet été pluvieux, c’est certain, même si elles sont encore difficiles à déterminer avec précision. Mais l’agriculteur bio de la Ferme Sainte-Barbe, à Orp-Jauche, ne se plaint pas, les dégâts restent limités. La plupart des céréales de Joël Lambert sont toujours bien debout, alors que l’on ne compte plus les parcelles d’autres agriculteurs où elles ont versé, sous l’effet de la pluie et du vent. Cela s'explique par les bonnes pratiques appliquées par le fermier orpois : un sol sans déséquilibre d'azote et le choix de variétés résistantes à la verse et aux maladies.
Désherbage difficile
Si les conditions climatiques ont occasionné des dégâts acceptables sur les productions, elles ont toutefois un effet indirect problématique : elles rendent le désherbage, réalisé manuellement et mécaniquement en bio, très difficile voire impossible à réaliser. Les jours qui viennent seront cruciaux pour la suite, l’agriculteur qui travaille en vente directe, espère le retour des clients dont beaucoup sont partis en vacances, mais aussi et surtout du bon temps pour pouvoir moissonner et constater les effets positifs sur certains légumes comme les tomates, qui ont du mal à mûrir. Heureusement, contrairement aux plants placés à l’extérieur, ceux sous couvert n’ont pas été atteint par le mildiou. Le mildiou, un terme qui regroupe une série de maladies cryptogamiques redoutée par les jardiniers, les agriculteurs…et les vignerons.
La lutte contre le mildiou
Au Domaine W, à Saintes, près de Tubize, on est actuellement sur le pied de guerre pour empêcher le développement de la maladie. Pour lutter contre ce fléau, le vignoble a fait appel aux 800 membres de son club. Ceux-ci payent une cotisation qui donne droit à des bouteilles mais peuvent aussi se proposer pour aider bénévolement lors de certaines opérations à mener. Ici, il s'agit d'effeuiller les rangs côté nord pour permettre une bonne circulation d'air (les feuilles sont conservées côté sud pour protéger les grappes des rayons du soleil) et d'enlever les feuilles touchées par le mildiou pour éviter que celui-ci ne se propage. Le Domaine, qui travaille en bio et en biodynamie, a aussi installé au sein de ses 4 hectares en production un boitier émetteur de fréquences qui doit solliciter et renforcer le système immunitaire des vignes. Les outils et le travail déployés maintenant et aussi durant les gelées devraient assurer la récolte de cette année, alors que beaucoup de vignerons n’en auront pas. Le Domaine W a sorti sa première cuvée de Brut de Brabant il y a quelques mois. Le cru 2019, composé de quelques 10.000 bouteilles, est presque prêt. Les raisins de cette année, eux, composeront les vins à déguster dans deux ans.
François Namur - Images : Vincent Vandestrate - Montage : Katja Charlet