Intitulée "Nivelles sous l'Occupation", cette expo, à découvrir à l'Hôtel de ville, revient sur le quotidien des Nivellois durant la Seconde Guerre mondiale. Voilà autant de témoignages importants pour les plus jeunes générations, à l'heure où les témoins directs de ces événements sont de moins en moins nombreux. Visite guidée...
Une ville à plat...
En découvrant les photos du centre-ville de Nivelles prises en mai 1940, voilà comment nous pouvons décrire la cité aclote. Des bâtiments détruits, des maisons en cendres, des gravats partout dans les rues. Il ne reste quasi plus rien. Du 14 au 16 mai 1940, l'armée allemande a bombardé la ville de Nivelles. Un bombardement intensif. "Les Nivellois sont entré en guerre de manière brutale", nous explique Dominique Roseeuw, la vice-présidente du Rif tout dju, la revue de la vie nivelloise. "Certains sont partis pour le sud de la France."
Effectivement, traumatisés par cette destruction massive de leur ville, une grande partie des Nivellois ont fui. Les Allemands en ont donc profité pour s'installer dans les grandes demeures et autres établissements encore intacts. Un exemple parmi d'autres : la piscine de l'école normale a été réquisitionnée pour que leurs soldats gardent la forme. Au moins 400 Nivellois sont forcés de déblayer les gravats des bâtiments détruits. La vie a repris son cours mais tout est compliqué... comme se nourrir. "On voit apparaître des glaneurs dans les champs à la recherche du moindre légumes à récupérer", poursuit Françoise Fraiture, membre du Rif tout dju. "Des femmes surtout car les hommes sont au combat ou déportés. Elles sont aidées par les enfants !"
Tout cela, nous le découvrons à travers les 250 photos proposées dans la Salle des Mariages de l'Hôtel de ville de Nivelles. Cette exposition est intitulée "Nivelles sous l'occupation". Une idée née au cœur de la rédaction du Rif tout dju. "Cette exposition nous a demandé un an de préparation", détaille Dominique. "Il a fallu d'abord écrire l'histoire que nous voulions raconter. Puis, nous avons cherché dans nos archives les photos qui correspondaient à cette trame. Heureusement, nous sommes assez riches en documentation. Ensuite, nos amis du Royal Photo-Club de Nivelles ont retravaillé ces photos pour qu'elles puissent être exposées."
Un devoir de mémoire
Au fil de ces photos, nous découvrons encore comment certaines familles se sont mobilisées au sein de la résistance locale entre vols de documents administratifs, distribution de tracts et sabotages. "Ce sont les enfants qui distribuaient ces tracts", raconte Françoise. "Ils risquaient la prison. Il y a eu aussi d'autres actes de sabotage dans les usines du coin. Les Allemands forçaient les Nivellois à fabriquer des pièces qui devaient être assemblées chez eux. Donc, ici, ces pièces étaient pleine de défauts afin de les rendre inutilisables là-bas. Le but était de les gêner le plus possible."
Cette visite se termine avec un cliché pris le 5 septembre 1944, date de la libération de Nivelles. Une date qui pourrait faire l'objet d'une prochaine exposition !? Une date pour mieux se souvenir, une date pour ne pas oublier le passé.
"Nivelles sous l'Occupation" est à découvrir jusqu'au 2 juin prochain à la Salle des Mariages de l'Hôtel de Ville de Nivelles.