Trois mois après l'adoption de la loi sur la stérilisation obligatoire et le puçage des chats, qu'en est-il réellement de la mise en pratique? La population des chats de nos quartiers, qu'ils soient domestiques ou sauvages, doit être endiguée et répertoriée, pour le bien-être des animaux mais aussi en vue de faciliter le travail des refuges.
Si tout le monde n'est pas en règle, il y a plusieurs raisons qui explique cela. Premièrement, les particuliers ne sont pas forcément au courant de ces nouvelles mesures, comme le précise Sébastien Patureau, vétérinaire: "Certains ne connaissent pas encore la nouvelle législation. Au niveau de la puce, les gens commencent tout doucement à être un peu au courant, peut-être via le bouche-à-oreille, mais au niveau de la stérilisation pas encore."
D'autres en revanche, connaissent bien la loi mais ne voit simplement pas son intérêt "Les personnes les moins réceptives sont celles qui ont des chats qui ne sortent pas. Ils ne voient donc pas l'intérêt de pucer leur chat puisqu'il ne se fera jamais écraser et qu'il n'a pas de risque de se perdre. Et ceux qui ne stérilisent pas pensent que le chat ne risque pas de se faire attraper par un chat errant par exemple." Le passage chez le vétérinaire est pourtant obligatoire, mais l'application de sanctions en cas contraire reste difficile.
Les chats sauvages dans le collimateur
L' objectif de cette loi est de limiter la surpopulation de chats, et de chats errants en particulier. Certaines communes ont d'ailleurs débloqué des subsides pour stériliser les chats errants, comme c'est le cas à Braine-l'Alleud. L'association "Everyone matters" qui stérilise les chats errants, et dont s'occupe Camille Minne, bénéficie de ces subsides: "si on nourrit des chats errants il faut qu'ils soient stérilisés, et pour ça la plupart des communes du Brabant-Wallon ont un plan stérilisation. Donc il faut prendre contact avec la commune et elle prend en charge les frais de vétérinaire. Cela ne coute rien, donc c'est vraiment une démarche à faire". Pour prouver la nature sauvage d'un chat, il faut qu'un papier soit signé par les voisins, attestant que c'est bien un chat errant. Dans le cas contraire les frais de stérilisation reviennent au propriétaire.
Avec cette nouvelle loi, peu de chance donc que votre chat ait une portée un jour. Il faudra donc s'adresser à des éleveurs pour obtenir un chaton, mais d'autres solutions existent, comme l'adoption en refuge, ou bien le don d'un chat d'un particulier. Mais attention, il devra toujours répondre aux règles de stérilisation et d'identification.
Stagiaire-journaliste: Camille Naomé - Images: Patrick Lemmens
Rappel de la loi: la loi stipule que si votre chat est né après le 1er novembre 2017, il doit obligatoirement être stérilisé dans les six mois. S'il est né avant cette date, vous avez jusqu'au 1er janvier 2019 pour le mettre en règle. Le puçage quant à lui est obligatoire pour les chats né après le 1er novembre, et fortement conseillé si le chat est plus vieux.