Le drame survenu ce week-end au sein du Stéphanois aurait-il pu être évité ? Ibrahim, 19 ans, est décédé sur le terrain suite à un malaise cardiaque. "Je pense qu’il faut conscientiser les parents. Ils pourraient consacrer 50 euros pour un test à l’effort certifiant que leur enfant est apte à jouer dans un club", a lancé Benito Marchetto, coordinateur général du club stéphanois, à nos confrères de la RTBF.
"La mort est le premier symptôme de cette pathologie"
L'insuffisance cardiaque du jeune homme pouvait-elle être détectée afin d'éviter une telle issue ? Le docteur Jean-Pierre Castiaux, spécialisé dans la médecine sportive, tempère. "Un jeune en pleine santé n'est pas susceptible de faire ce type de problème". Chez les jeunes, "c'est des problèmes beaucoup plus sournois, beaucoup plus neurologiques, beaucoup plus congénitaux" que chez les personnes plus âgées. Certaines pathologies sont tout bonnement indécelables. Pour celles-ci, aucun test à l'effort n'est en mesure de prévenir d'un malaise cardiaque. "Malheureusement, la mort est le premier symptôme de cette pathologie", conclut le médecin.
Certains signes avant-coureurs permettent toutefois d'identifier une pathologie cardiaque. "Tous les symptômes d'un jeune qui est essoufflé, qui supporte mal l'effort. Il y a des symptômes qui ne paraissent pas tout à fait normaux pour un sportif de cet âge-là. Je crois que les parents doivent s'inquiéter et peut-être consulter leur médecin traitant qui, peut être dans l'histoire du patient et de sa famille, va pouvoir trouver des causes décelables." Jean-Pierre Castiaux rappelle tout de même que la majorité des pathologies sont décelables. Le cas d'Ibrahim, aussi douloureux soit-il, est rare.
Les examens approfondis ont leurs limites
Selon le médecin sportif, conduire un examen très poussé pour chaque joueur amateur est inconcevable, un examen médical de base permet déjà de déceler certaines pathologies. "C'est arrivé des grands joueurs de foot professionnels. Il y a des test qui sont faits d'une façon très poussée et malheureusement ça arrive aussi", conclut Jean-Pierre Castiaux.
F.F. - Interview : Pierre Thirion