C'est une histoire qui aurait pu très mal se terminer, mais dont la fin est heureuse. Ce mardi, à la crèche The little bears à Lasne, un nourrisson a échappé à la mort grâce à la réaction de la directrice de l'établissement, ainsi qu'à un outil précieux.
Le scénario du pire
Alors qu'une petite fille de trois mois arrivée deux jours plus tôt à la crèche est endormie, sa respiration s'arrête dans son sommeil. Fort heureusement, les matelas sont équipés de plaques qui détectent une interruption dans les mouvements de respiration. Une alarme retentit dans la crèche et Anaïs, sa directrice, se précipite au chevet du nourrisson. Le bébé est bleu, ne respire plus et sa tête pend lorsqu'Anaïs le prend dans ses bras. Affolée, mais faisant preuve d'un sang-froid exceptionnel, elle va alors pratiquer le bouche-à-bouche et un massage cardiaque à la petite fille.
"C'était horrible, j'avais un bébé mort dans mes bras. Je l'ai mise par terre et je l'ai secourue pendant 6 ou 7 minutes toute seule. Elle avait du sang qui coulait du nez. Après, j'ai continué le bouche-à-bouche avec l'aide d'un secouriste sur haut-parleur. Quand l'ambulance est arrivée, elle respirait de nouveau, elle pleurait", raconte Anaïs. Ce qu'il y a de plus surprenant et réjouissant dans cette histoire, c'est que le bébé s'en sort sans séquelle malgré une privation d'oxygène qui a duré de longues secondes. Ce qui est sûr, c'est que le geste de la directrice l'a sauvé d'une mort certaine. "J'ai encore beaucoup de mal avec ce qu'il s'est passé, j'ai vu défiler toute ma vie dans ma tête, je m'imaginais déjà annoncer la pire nouvelle à ses parents. C'est un véritable choc", explique celle qui a souvé le poupon de trois mois.
La mort du nourrisson, un phénomène commun qui peut être évité
Selon Anaïs, la mort subite du nourrisson est un phénomène plus courant qu'il n'y paraît. "Ce n'est pas la première fois qu'une plaque sonne. J'ai déjà eu le cas avec un autre bébé mais il s'est réveillé après une minute dans mes bras." La mort subite intervient le plus souvent lorsque le bébé est sujet à d'importants changements : un changement d'environnement, d'alimentation ou une rentrée à la crèche. Dans le cas présent, la petite fille venait d'arriver à la crèche, son lait avait lui aussi récemment été changé. Pour Anaïs, ça ne fait aucun doute sur l'origine de l'incident. "Cela faisait 1h45 qu'elle dormait, elle était très fatiguée et elle a 'oublié' de respirer."
Suite à cette expérience traumatisante, Anaïs a l'intention de promouvoir l'utilisation des plaques qui servent à détecter l'interruption de la respiration. "Je vais inciter les autres crèches à s'en équiper. Je vais aller en parler à l'ONE. C'est bien peu de choses par rapport à ce que ça a permis d'éviter."
Florentin Franche