L'ensemble des bus du réseau TEC Brabant wallon sont à l'arrêt ce matin en raison d'une grève sauvage du personnel. Plus aucun bus ne circule à l'exception des circuits du transport scolaire.
Le personnel est à bout de souffle. Un manque criant d'effectifs pour l'ensemble des fonctions liées à la société de transport affecte directement la qualité des services. Ce qui entraîne une série de problèmes en cascade. "Pour que tout le monde s'arrête dans le Brabant wallon, c'est que la situation est grave", note Barbara Leduc, permanente CGSLB. La direction territoriale fait ce mercredi le tour des dépôts pour constater les problèmes soulevés par le personnel.
1 mécanicien pour 42 bus
Dans le dépôt de Jodoigne, on ne compte plus qu'un seul mécanicien ; avec à sa charge 42 bus. "Il suffit qu'il soit absent ou en congé pour qu'il n'y ait plus personne", constate Barbara Leduc. Un autre mécanicien est actuellement en formation mais les syndicats jugent cela largement insuffisant. "Il aurait fallu en former trois et mieux anticiper cette situation."
Même constat chez les chauffeurs où la pression s'intensifie ces derniers mois. "Le chef de dépôt intimide le personnel. On téléphone aux gens malades en leur faisant comprendre qu'ils risquent de perdre leur place s'ils ne reviennent pas. Et on se retrouve avec des bus qui sont conduits par des gens malades", s'indigne Barbara Leduc.
Des véhicules non-conformes
Le TEC Brabant wallon vient d'acheter une nouvelle livrée de bus. Problème : ceux-ci ne sont pas conformes au cahier des charges. "Par exemple, il n'y a pas de chauffage dans les bus qu'on vient de recevoir. Le pare-brise est supposé se dégivrer automatiquement et ce n'est pas le cas", nous explique la secrétaire CGSLB.
Le personnel pointe aujourd'hui la vétusté des bus qui arpentent le réseau brabançon. Le personnel est invité à remplir un document pour pointer les soucis techniques détecter dans les véhicules qu'ils conduisent. Ce que font les chauffeurs, mais ce à quoi la direction semble ne pas donner de suites. "La direction territoriale renvoie la balle à l'OTW (Opérateur de Transport Wallon, soit la direction régionale basée à Namur, ndlr)", note Barbara Leduc.
Incivilités et agressions en hausse
La vétusté des bus, le manque d'effectifs... tout cela entraîne des retards sur certaines lignes, et donc de l'agressivité de la part des navetteurs. "On le comprend tout à fait, c'est humain. Vous attendez votre bus pendant 30 ou 40 minutes et il n'arrive pas", indique la secrétaire permanente. Résultat : le personnel est victime d'incivilités, dont le nombre va croissant, voire même d'agressions dans les cas les plus graves.
Le personnel plaide pour plus de sécurité au sein de ses bus. Les syndicats indiquent que si la direction territoriale n'offre pas de conclusions positives à ce jour, le mouvement de grève se poursuivra encore ce jeudi.
Florentin Franche