Antoun Fahmeh rejoint ses ruches installées au Parc des Saules, à Wavre. Des ruches pas tout à fait comme les autres. À l’intérieur de la hausse, la partie haute où le miel est stocké par la colonie, on trouve des cadres qu’il a imaginés et conçus lui-même. Ils sont en PVC alimentaire. On y insère une feuille de cire naturelle. Et à la base des cadres, on trouve un tube percé dans le sens de la longueur.
Ne pas déranger les abeilles
C’est au moment de la récolte que le système Ebenbee dévoile ses secrets. Une ouverture à l’arrière de la ruche permet d’insérer un fil de coupe chauffé à basse tension qui va trancher les alvéoles au ras de la feuille de cire sans l’abîmer, et le miel va s’écouler lentement durant plusieurs heures vers le pot via un système de rigoles.
Un dispositif qui présente de nombreux avantages. Non-intrusif, il ne dérange absolument pas les abeilles et leur activité. Elles poursuivent d'ailleurs leurs allées et venues. Pas besoin d'enfumage ou de combinaison. Et aucune abeille n'est blessé ou écrasée durant l'opération. Autre bénéfice, le gain de temps et la facilité pour l'apiculteur. Celui-ci peut, en plus, se passer du matériel habituel puisqu'il ne faut plus de centrifugeuse, de couteaux ou de filtres. Le miel est directement conditionné pur dans un bocal. Trois ou quatre jours après la collecte, les abeilles ont déjà rebouché le fond des alvéoles et les remplissent à nouveau.
La méthode Ebenbee permet de récolter plus souvent, tout au long de la saison, contrairement aux prélèvements traditionnels, qui ne se font qu’à des moments précis. Antoun espère convaincre ses collègues de faire évoluer des méthodes établies depuis près de deux siècles.
Il a fait breveter son système, il veut maintenant le commercialiser. Arrivé de Syrie il y a 6 ans, cet architecte d’intérieur dans la vie de tous les jours ne compte pas s’arrêter là, il imagine déjà d’autres inventions pour le monde de l’apiculture.
François Namur - Images : Samuel Francis