Que mangeaient les habitants de Braine-l'Alleud en 1815 ? Une exposition 'Dans l'assiette de nos aïeux' vous le dévoile. Elle vient de débuter à l'ancienne maison communale, dans le centre-ville. On y apprend aussi comment vivaient les gens à cette époque, et comment se présentaient l'intérieur de leur maison et plus largement, le bourg de Braine-l'Alleud. Grâce à ses panneaux didactiques et les différentes scènes reconstituées, l'exposition propose une visite ludique qui intriguera petits et grands.
Pas de légumes ou fruits frais...à part des citrons
Les créateurs de l’exposition présentent une reconstitution de ce que devait être l'épicerie Mercier, située dans le centre de Braine-l'Alleud en 1815. Ils ont pu déterminer quels articles y étaient vendus grâce à un document : un état de pertes rédigé pour obtenir des dédommagements à la suite des dégâts occasionnés durant la bataille. "De manière assez étonnante, ce n'étaient pas des légumes ou des fruits frais, parce que les habitants de Braine-l'Alleud étaient en autosuffisance au point de vue légumes et au point de vue viande. Quand on voit le nombre et la surface des jardins qui étaient autour de l'agglomération, le nombre de porcheries, de poulaillers, de clapiers à lapin, d'enclos pour les chèvres, etc, de ce côté, ça allait. Ce que l'on trouve à l'épicerie Mercier, ce sont des légumes secs. Etonnamment, on trouve des citrons, le seul fruit frais !", s'étonne l'historien Alain Lacroix.
La cave, la pièce la plus importante
Les épiceries qui étaient peu fréquentées par les journaliers, ces habitants qui vivaient de petits boulots et qui composaient la majeure partie de la population de Braine-l’Alleud. A 1815, on comptait plus ou moins 2000 personnes dans le bourg répartis dans 250 maisons. Les habitations les plus modestes étaient peu meublées. L’âtre servait à se chauffer, à s’éclairer et à cuisiner. En réalité, la pièce primordiale pour ces Brainois du début du 19ème siècle, c’était la cave. "Cela parait bizarre à notre époque. Mais il n'y avait pas de congélateur ni de frigo ! Le seul lieu où on pouvait conserver un peu de nourriture, c'était la cave. Il y avait un saloir (la viande était salée, obligatoirement), un garde-manger, un fruitier...on y conservait les pommes de terre, le fromage, le jambon qui séchait, les confis...la cave était super importante pour passer l'hiver sans trop de problème".
De nombreux objets mis à disposition
L’exposition, qui prend place dans l’ancien hôtel de ville, bientôt transformé en maison des association, propose encore d’autres scènes. L’intérieur d’une maison plus bourgeoise avec sa table et son fourneau, et même celui d’une habitation de prestige, qui n’existait sans doute pas à Braine-l’Alleud même. A chaque fois, le public peut admirer les nombreux objets et documents rassemblés. "On parle d'une époque, il y a deux siècles, qui n'est pas si éloignée que cela", relève Frédéric de Smedt, qui a scénographié l'exposition. "De nombreux collectionneurs privés nous ont prêté des pièces, certaines institutions également. Ce sont parfois des objets assez communs, de la vie de tous les jours, comme des pièces de prestige".
Au delà des objets, de nombreux panneaux didactiques parsèment les lieux, ils permettent d’en apprendre plus sur de nombreux aspects de la vie en 1815 et notamment sur la gastronomie française qui fait son apparition dans nos régions à cette époque. Une cuisine à laquelle ne goûtent évidemment pas les petits gens. Ni même les soldats lors de leurs bivouacs. Dans l’assiette de nos aïeux est à voir jusqu’au 21 octobre, une exposition passionnante que petits et grands devraient apprécier.
François Namur - Images : Dominique Tournay