Une exposition sur les Templiers ouvre ses portes ce mercredi 19 décembre à l'Abbaye de Villers-la-Ville. "Entre mythes et réalité", que sait-on vraiment de cet ordre à la fois militaire et religieux? Beaucoup de rumeurs circulent et la vérité n'est qu'un mirage mais l'exposition vise à abattre les fantasmes autour de l'entité qui a perduré pendant plus de 200 ans.
Trésor, vous avez dit trésor?
Missionné pour protéger les pélerins en route vers Jérusalem, suite aux croisades, l'ordre du Temple a bien souvent été considéré comme une entité extrêmement riche. L'idée d'un trésor caché par les chevaliers fait son chemin et nombreux sont ceux qui partent à sa recherche, donnant même lieu à de nombreuses oeuvres littéraires et cinématographiques. La véritable richesse des Templiers était plutôt d'ordre foncier que pécunier, nombreuses étaient les terres en leur possession mais l'argent n'était qu'une faible partie de leurs avoirs.
Ce qu'on ignore en revanche à son sujet, c'est que l'ordre offrait aux pélerins de garder farouchement leur patrimoine le temps qu'ils reviennent de la Terre sainte. Le même système qui a donné naissance bien plus tard aux banques, bien que le concept d'intérêts n'était pas encore de mise.
L'art de la guerre
L'exposition s'axe également sur l'art de la guerre, puisque c'était avant tout au combat que les Templiers se démarquaient. Épées, haches, casques, cottes de maille et armures de plate son disséminés au fil de l'exposition, rappelant qu'un combat à l'épée et en armure, c'était quelque chose de bien plus complexe qu'il n'y paraît. Enfiler les couches successives avant de partir au combat prenait déjà plusieurs minutes, pas aussi fastidieux qu'installer une arme de siège à l'époque, toutefois. Quelques maquettes scrupuleusement détaillées laissent entrevoir la complexité et l'ingéniosité des hommes à cette période où les trébuchets tiraient des rochers de près de 150 kilos sur les remparts des villes.
Une fin dans le sang et le feu
L'ordre du Temple, c'est une histoire qui se termine mal. Craignant que les chevaliers aient accumulé des richesses et une puissance supérieures à lui, le roi Philippe le Bel ordonne leur arrestation pour affirmer sa supériorité sur la religion. Sur fond d'accusation d'hérésie et d'adoration du Malin, des dizaines d'entre eux finissent au bûcher. Ce sera notamment le cas du dernier grand maître de l'ordre, Jacques de Molay, qui aurait dicté une malédiction à l'encontre du roi et du pape, morts tous deux quelques temps plus tard.
Quant à savoir si cela relève du mythe ou de la réalité, on préfère vous laisser rêveur et en juger par vous-même. L'exposition restera accessible jusqu'au 31 mars prochain.
Florentin Franche