Il y a environ 15 ans, Christian Gosselin et son épouse Carine tombent sous le charme d'une ancienne ferme. Laissée à l'abandon, la Ferme du Moulin de Thy inspire le couple, qui décide de la réhabiliter avant d'y cultiver des roses anciennes.
C'est un projet aussi audacieux qu'inspirant que portent Christian et Carine Gosselin. S'ils n'avaient aucune connaissance en matière de culture de roses, les deux Genappiens ont travaillé d'arrache-pied pendant plusieurs années pour rendre viable leurs plants de roses au creux des montagnes de Thy. Tout commence avec le rachat de la ferme construite autour d'un ancien moulin à eau, sur un terrain de 7 hectares. Seules quelques ruines subsistent encore, le couple y perçoit pourtant le potentiel de l'endroit.
Photo : la cour de la ferme, avant que le couple n'y entreprenne les travaux.
Photo : la ferme rénovée. On aperçoit la roue du moulin sur la gauche de l'image
Christian et Carine rénovent les lieux, font installer une roue construite sur-mesure pour le moulin et rouvrent la vanne de la Dyle qui permet à un bras de la rivière de s'écouler à nouveau le long de leur ferme. Grâce à la turbine reliée à la roue, la ferme est auto-suffisante en électricité. Tout est à présent en place pour lancer leur nouveau projet : la culture de roses.
De retour dans son habitat d'origine
Soucieux de cultiver une espèce qui requiert le minimum d'apports et s'épanouisse dans son environnement, le duo déniche d'anciennes variétés qui poussaient dans nos régions jusqu'au 17e siècle. À l'aide de plants porteurs, la rose d'antan reprend vie. D'une quinzaine de rosiers plantés il y a cinq ans, Carine en soigne aujourd'hui un millier. L'objectif serait encore de porter ce chiffre à 5000 dans les années à venir.
Mais la culture de roses n'est qu'une étape, la finalité, c'est de les transformer en divers produits. Au fil de nombreux essais, les époux élaborent une recette de gin. Mais extraire l'arôme d'une rose n'a rien d'une sinécure. Aussitôt cueillie, celle-ci doit être transformée au plus vite. Les procédés les plus courants font usage de produits pétrochimiques mais le couple y parvient en combinant plusieurs techniques de distillation, macération et infusion. Leur alcool est sur le point de voir le jour. La prochaine floraison de roses est prévue dans le courant des mois de mai et juin. Un premier tirage estimé à plus de 2000 bouteilles suivra.
À terme, le couple rêve de centraliser l'ensemble de sa production sur place et même de lancer d'autres produits à base de roses : des confiseries ou encore des produits cosmétiques. Une chose est sûre, au vu de l'énergie déployée par le couple dans ce projet, il y aura autant de roses que de cœur dans ces denrées !