Les enseignes des grandes marques ou les petites boutiques affichent des prix au rabais. Mais qu'en est-il des magasins de seconde main où les prix sont déjà sacrifiés ? Visite de la Vestiboutique de la Croix-Rouge de Nivelles.
Dans cette Vestiboutique ne parlez pas de soldes mais de promotions. Les mots ont leur importance même si, au bout du compte (votre compte, votre portefeuille), il y a bel et bien une ristourne. En fait, tous les magasins ne peuvent pas réaliser des soldes. "Logiquement un commerçant qui réalise des soldes propose des articles mis en rayons depuis plus d'un mois. le prix initial doit être indiqué et le nouveau prix aussi. Et il ne peut pas faire de réassort", nous précise Claude Parentani, la vice-présidente de la Maison Croix-Rouge de Nivelles, Genappe et Villers-la-Ville. "Chez nous, tous nos articles sont uniques. Nous sommes donc dans l'incapacité totale de faire ce qu'on appelle des soldes !"
Dans cette boutique de seconde main, les pièces sont exclusives. Ces vêtements sont issus de dons mais pas question de donner et de recevoir n'importe quelle pièce. Ici, c'est la qualité qui prime. "Nous trions les vêtements avec le donneur", continue encore Claude. "Les vêtements avec des trous, décolorés, déformés ou abimés sont refusés. Il y a un dialogue qui s'installe entre le donneur et nous. On leur explique notre démarche."
Un commerce de proximité pour des actions de proximité
Une fois donnés, triés et mis en rayon selon la saison et les attentes des clients, ces vêtements sont vendus pas cher. L'argent récolté est alors utilisé pour les actions de proximité de la Croix-Rouge. Notre vice-présidente nous détaille tout cela : "Cet argent nous sert, entre autres, à financer notre Bar à soupe. On peut y boire un café ou un potage ou jouer à un jeu de société. Nous fournissons aussi des colis qui peuvent aider les gens à boucler les fins de mois difficiles. L'argent nous sert encore à financer notre lutte contre l'isolement. Trop de personne sont seules. Nos bénévoles invitent ces personnes à sortir, etc. Et puis cet argent nous sert aussi pour nos frais de fonctionnement. Rien que pour la Vestiboutique, nous avons 30 personnes."
Ouverte depuis la crise sanitaire de 2019 et tenue par une trentaine de bénévoles, cette Vestiboutique connait un certain succès. Du côté de la clientèle, tout le monde s'y retrouve. "Vous avez des clients qui, pour des raisons financières, viennent chercher des vêtements de qualité à des prix démocratiques. Vous avez aussi des clients qui refusent de participer au gaspillage vestimentaire", conclut Claude Parentani, entre deux prix affichés sur des boots de neige.
Vous l'aurez compris, acheter local et bon marché reste un geste éthique, écologique et solidaire. Et, avec ou sans promotion, ça n'a pas de prix !