Après de longs mois d'arrêt, le chantier du RER va enfin reprendre. D'abord sur la ligne 161 Ottignies-Bruxelles et plus tard dans l'année sur la ligne 124, entre Nivelles et la capitale. Mais le cdH Brabant wallon prévient, le chantier est encore immense. Les Humanistes se posent une série de questions et veulent que les énergies soient rassemblées pour finaliser le projet au mieux.
Des taskforces à différents niveaux
En réunissant la presse ce mardi matin, le cdH Brabant wallon souhaitait lancer quelques interrogations : les travaux s'arrêteront-ils à nouveau en 2020, la deuxième phase n'étant pas encore financée ni planifiée ? L'intermodalité et surtout le réseau TEC seront-ils suffisamment intégrés au projet ? Et puis quelles gares pour le futur RER ? Pour répondre au mieux à ces questions, le Monsieur RER du cdH, Philippe Matthis, appelle à la constitution de taskforces à différents niveaux. "Dans le milliard vertueux que le Ministre (NDLR : Bellot) a réussi à obtenir, il y a 155 millions qui sont prévus pour 5 nouvelles gares en Brabant wallon : Waterloo, Ottignies, Rixensart, Braine-l'Alleud et Nivelles. J'en appelle donc à une taskforce pour être sûr que l'on va bien faire ces nouvelles gares qui sont essentielles pour les navetteur de la province. Ainsi qu'une taskforce régionale, puisqu'il faut qu'il y ait assez de quais de bus liés aux gares pour permettre au navetteur de venir à son aise jusqu'à son train". D'après les Humanistes, il manquerait actuellement 25 quais de bus dans les gares du futur RER en Brabant wallon. Pour les réaliser, ainsi que les aménagements des abords des stations, Philippe Matthis voudrait un finacement dans le cadre du prochain Plan Wallon d'Investissement. Le Ministre Di Antonio y serait favorable.
Une vision à long terme
Concernant les taskforces, celles-ci permettraient aussi, pour le cdH, de réunir les énergies et de mieux prendre en considération les situations particulières. Celle de la gare d'Ottignies, par exemple, autour de laquelle plus de 20 hectares sont disponibles, d'après le premier échevin Cédric du Monceau. "Il faut une vision à long terme. La Région wallonne a pris la très bonne décision de freiner l'étalement urbain en densifiant autour des gares. Nous pouvons le faire, à condition qu'elle nous donne des investissements qui permettent l'amélioration de la mobilité. La gare d'Ottignies sera, à terme, un cul-de-sac. Le passage à niveau vers Limelette sera fermé. Il faut pouvoir réfléchir plus loin, avec des améliorations". A Wavre aussi, les Humanistes veulent une réflexion globale, autour de l'accessibilité et de la suppression éventuelle des 8 passages à niveau existants. "Avec la création de la nouvelle gare des bus TEC, le parking du Moulin est supprimé. Toutes les nouvelles places de parking pour la gare des trains et pour celle des bus seront de l'autre côté des lignes de chemin de fer. Il faut donc réfléchir au problème d'accessibilité aux gares. Cette dimension doit aussi être prise en compte quand on parle de la suppression des passages à niveau", examine le conseiller communal maca Benoît Thoreau.
155 millions : suffisant ?
155 millions sont donc prévus pour rénover ou reconstruire 5 gares de notre province : Nivelles, Braine-l'Alleud et Waterloo, sur la ligne 124. Ottignies et Rixensart sur la ligne 161. Mais ce montant sera-t-il suffisant pour tout faire ? Si l'on compte 60 millions pour une nouvelle gare à Ottignies, celle de Braine-l'Alleud, où des travaux de rénovation ont été menés, pourra-t-elle être construite comme prévu initialement ? "C'est un peu mon inquiétude", lance Olivier Vanham, conseiller communal à Braine-l'Alleud. "Si l'enveloppe est trop courte, il y a le risque que l'on nous dise que Braine-l'Alleud a déjà bénéficié d'une rénovation. Or, le projet initial comprend une nouvelle gare au dessus des voies. C'est important, vu la taille de Braine-l'Alleud, d'avoir une gare digne de ce nom et pas simplement un bâtiment rénové". Une certitude, par contre, parmi ces doutes, c'est que la gare de Rixensart sera la première à être construite. Il n'y existe pour l'instant aucune structure d'accueil. "On a un permis, on a des plans, donc : exécution !", s'enthousiasme Vincent Garny, premier échevin rixensartois. "Pour les PMR ou les personnes chargées de bagages, il est indispensable de créer ces accès, ces ascenseurs. Ceux-ci permettent aussi à l'intermodalité de fonctionner pleinement". A Nivelles et Waterloo aussi, le cdH attend des aménagements. Les travaux sur cette ligne 124 devraient reprendre en octobre.
François Namur - Images : Adrien Broze