Un artiste singulier dévoilera son univers à Incourt ce dimanche 9 octobre. Éric Van Osselaer coupe, taille, transforme et associe les fruits et légumes qui croisent son chemin pour en faire des instruments. Nous avons échangé avec celui qui se définit comme "le seul joueur de chicon de la planète".
Ces instruments qu'on a toujours sous la main
Pour Éric Van Osselear, la recette prend forme alors qu'il poursuit des études d'art en Irlande. Le joyeux créatif se met en tête d'ériger des structures qui produiraient du son au gré du vent. La tâche s'avère plus complexe que prévue et l'artiste s'essaie à toutes sortes d'expériences avec tout ce qui passe entre ses mains. "Quand on vit en kot, on se retrouve bien vite avec des objets du quotidien", raconte-t-il. Et c'est ainsi que notre luthier sauvage capte les premiers sons dans les fruits et légumes qui l'entourent. Mais l'idée ne prend véritablement son sens que lors d'une journée au marché. "J'accompagnais un ami au marché dans les Pyrenées et ses légumes bio tout rabougris ne partaient pas. J'ai alors eu l'idée de jouer de la musique avec et c'est devenu une vraie foire."
Cet interaction avec le public, cet univers ludique et qui touche à notre si précieuse et banale nourriture, Éric Van Osselear va les développer pendant près de 30 ans. Éric Van Osselear poursuit aujourd'hui sa route à travers la francophonie, nous accordant une interview depuis un garage situé le long des côtes bretonnes, suivant un parcours sinueux qui l'a toujours détourné de l'industrie classique et du carcan des musées et autres institutions culturelles.
Le meilleur instrument, c'est celui que je ne connais pas encore
Mené par une constante recherche de nouvelles expériences, l'artiste hennuyer ne viendra jamais à bout de son projet baptisé "Carotte quantique". "Les tomates indus', ce sont trois variétés. Les tomates cultivées en bio et en perma, c'est environ 8000 variétés. Ça nous donne une palette musicale quasiment infinie."
Cette dualité entre l'industrie agro-alimentaire et petits producteurs locaux, l'artiste se plaît à la mettre en exergue lors de son spectacle. "Vous savez, j'ai une pastèque qui voyage avec moi depuis 4 mois. J'ai des enfants qui tapent dessus à chaque endroit où je passe et elle est encore en bon état, c'est normalement impossible", raconte le nomade. "C'est vous dire à quel point la structure moléculaire de ces aliments a été modifiée."
À quoi s'attendre ce dimanche ?
À en croire le principal intéressé : rien ! Chaque nouveau spectacle est une expérience nouvelle, qui s'adapte aux fruits et légumes qui accompagneront le spectacle, avec des formes et des tailles qui varient au fil des jours. Comme à son habitude, le luthier sauvage fera vibrer les fruits et légumes à l'aide d'un stéthoscope, proposera au public de toucher, interagir découvrir par lui-même cet univers tout à fait unique en son genre. Quoi qu'il en soit, l'artiste devrait jouer du chicon, son instrument fétiche, le seul à produire une palette de son large comme le monde, le seul qui ne s'approche d'aucun autre instrument traditionnel.
Sachez que si vous voulez vous aussi produire de la musique avec des légumes, c'est possible ! Éric Van Osselaer vous propose un tutoriel unique pour tailler une flûte à partir d'une carotte. Une activité pour le moins originale, qui devrait vous donner des histoires à raconter, et une soupe au menu de la soirée.
Éric Van Osselaer sera au 71 à Incourt ce dimanche de 15h à 16h30. Toutes les infos sur cet évènement par ici.
Florentin Franche