L'interminable saga de la plaine de Boneffe continue. Située entre les trois communes de Ramillies, Orp-Jauche et Eghezée, la plaine agricole divise. D'un côté, il y a ceux qui veulent la construction d'un parc éolien, et de l'autre, ceux qui n'en veulent pas pour préserver la biodiversité locale. Les deux camps bataillent depuis bientôt dix ans. En 2008, Eneco initie le projet d'un parc éolien sur la plaine. Neuf éoliennes de 150 mètres de haut sont prévues sur le terrain, mais depuis ce jour, les travaux ne cessent d'être retardés. Alors qu'un permis leur a été octroyé, dès le début du projet, de multiples recours au Conseil d'État bloquent le chantier. À ce jour, six permis ont déjà été octoyés au fournisseur d'énergie pour la construction de ce parc.
L'avis du Conseil d'État attendu
Alors que les travaux ont pu reprendre au début du mois d'août, l'association Natagora, principal opposant au projet, a déposé un sixième recours. Ils ont également lancé une requête en urgence pour obtenir non seulement la suspension du permis, mais également que le chantier soit arrêté sous peine d'astreinte. Selon Natagora, l'espace de compensation prévu pour l'avifaune n'est pas suffisant pour la sauvegarde de la biodiversité.
Suite à ce sixième recours, la coopérative citoyenne HesbEnergie qui s'est associée à Eneco pour l'exploitation d'une de ses neuf éoliennes, ne comprend pas "cet acharnement envers le projet". Selon eux, c'est un projet respectueux de l'environnement, des riverains et de l'avifaune. La plaine de Boneffe étant l'une des plaines les plus venteuses de Wallonie, installer ce parc à cet endroit est une décision stratégique. "Cela permettra à la Wallonie d'atteindre ses objectifs en énergies renouvelables et permettra à 13.500 ménages de bénéficier de l'électricité produite", assure Bernard Debroyser, administrateur délégué d'HesbEnergie.
Le Conseil d'État devrait donner son avis dans les jours à venir quant à l'arrêt ou non du chantier. Quoi qu'il en soit HesbEnergie a déjà plaidé pour un nouveau permis et ne compte pas abandonner. Si tout se passe comme prévu, les premières éoliennes devraient arriver sur le chantier en novembre et être fonctionnelles dès le début de l'année 2021.
Philippine Wambersie - Images : Samuel Francis