Des femmes venues du monde entier se sont réunies mardi à Louvain-la-Neuve pour débattre des violences faites aux femmes et aux enfants. Un colloque organisé par le 'collectif des femmes de louvain-la-Neuve' en partenariat avec 'le monde selon les femmes'. Une dizaine d'associations d'aide aux victimes de violence ont présenté leurs actions et possibilités d'aide. Le message est clair : être victime n'est pas une fatalité, on peut s'en sortir. Mais jamais seule.
Les associations sont là pour aider les femmes à se sauver
Etre à coté des femmes qu'on n'écoute pas, celles qu'on ne croit pas, celles qui n'osent pas partir, celles qui ont peur pour leur vie et celles de leurs enfants. Être à coté de celles qui souffrent en silence pour les aider à se sauver, à se reconstruire, à croire en elles, c'est le rôle de toutes ces associations venues témoigner au colloque du 'collectif des femmes'. Des associations qui se mobilisent chaque jour sur le terrain pour lutter contre la violence faite aux femmes, ce phénomène qui touche toutes les sociétés. "La violence conjugale, c'est un processus de domination d'un partenaire sur l'autre partenaire. Comme nous sommes dans une société patriarcale, les hommes dominent les femmes de manière générale. Pourquoi en serait-il autrement dans le couple ?", explique Josiane Coruzzi, directrice de l'ASBL 'Solidarités femmes et refuge pour femmes battues'.
38 femmes mortellement agressées en Wallonie
En 2017, rien qu'en Wallonie, 15 000 plaintes pour violence conjugale ont été déposées. 38 femmes sont mortes en Belgique suite aux coups portés par leur conjoints. Mais si ces chiffres sont révélateurs des brutalités physiques, d'autres formes de violence existent. Plus insidieuses mais tout aussi destructrices. Toutes ces femmes venues témoigner parlent à l'unisson. "Il est possible de s'en sortir. Il faut en parler, il faut dénoncer les comportement inacceptables, faire en sorte que les sanctions à l'encontre des agresseurs soient à la hauteur de leurs sévices". Betty Batoul, ancienne victime, tient à faire passer un message d'espoir. Elle est présente pour présenter l'asbl 'succès' qu'elle a mis sur pied et pour dire qu'un avenir meilleur est possible. Elle-même s'en est sortie la tête haute : "J'ai écrit mon histoire pour montrer qu'il est possible de s'en sortir. Et autour de moi, je vois des femmes rebondir. Il y a autour de moi des success stories formidables. Donc oui, il est possible de s'en sortir". Ce dont les victimes ont besoin avant tout, c'est de respect et d'écoute. Il reste énormément de choses à faire mais ce colloque et son succès prouve que la solidarité et l'entraide féminines existent, que de nombreuses associations sont à l'écoute et possèdent des solutions. Quelle que soit la situation, le pire est de rester seule avec ses souffrances.
Nathalie Wacquez